samedi 24 mai 2008

Rien ne va plus.(suite)

Rien ne va plus


Après avoir déversé une colère injustifiée sur la FAO et les ONGs, voilà que Maître Abdoulaye Wade comme à l’accoutumée nous sert une virevolte digne du plus grand acrobate: la GOANA, Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance. Ce fut à l’occasion du rassemblement de son Etat Major de crise composé essentiellement de ses partisans, où il devait être question d’une réponse immédiate contre la cherté de la vie et le coût des denrées de première nécessité : »je me suis dit, je pars avec le gouvernement cultiver et planter des arbres ». A la place d’une action immédiate, le Président propose un programme à moyen terme à peine ébauché Il faut reconnaître à Maître Abdoulaye Wade une imagination très fertile et le sens de l’improvisation et de la formule. Malheureusement tout ce qu’il fait est vénal, à l’image d’un avocat d’affaires à l’esprit tortueux ; et comme si le Sénégal était une Entreprise géante dont il était le Président Directeur Général, Wade vend, achète, négocie,emprunte, au nom du Sénégal mais toujours au profit d’intérêts parfaitement obscurs. Des contrats d’Etat à Etat au profit de tiers sélectionnés par le Président : » j’avais déjà importé des équipements,…..j’ai fait venir du matériel et nous avons signé un accord avec Kirloskar, une compagnie Indienne venue nous encadrer…le gouvernement a laissé ces machines au port pendant plus d’un an ! Il a fallu que je fasse un tour dire:sortez moi tout cela et distribuez tout ». Est ce vraiment là le rôle d’un Président de la République ?
La question qui vient à l’esprit est : la GOANA a-t-elle fait l’objet d’une sérieuse étude ? On peut en douter si l’on jette un regard même furtif sur le tableau de l’évaluation des objectifs et des besoins du programme publié par le Soleil du lundi 19 Mai 2008. Par exemple en ce qui concerne le manioc, pour 3OO.OOOha de culture,il faut 5OO millions de tonnes de semences pour une récolte escomptée de3OOO.OOO de tonnes !!!
Rien que des chiffres, des produits et des équipements fantaisistes et incohérents. Du vent !!!
Mais ce qui est le plus grave dans cette affaire est la désinvolture avec laquelle le chef de l’Etat traite les autres Institutions de la République : « nous avons dit aux communes, aux communautés rurales et aux sous-préfets de donner des terres à ceux qui veulent travailler. Il ne faut pas que le gouvernement ou les collectivités locales apportent le moindre obstacle à une demande. Si quelqu’un demande dix hectares on les lui donnera ; s’il demande mille hectares, on les lui donnera. Pour la mise en valeur et les résultats, on verra bien. » Le Président donne des ordres à tout le monde sans se soucier des prérogatives que la loi attribue à certaines institutions, mais surtout des objectifs et des résultats attendus.
Pour opérationnaliser la GOANA, il faudrait savoir s’il s’agit d’un plan, d’un programme ou d’un projet. Or, lorsque le journaliste du Soleil parle de la GOANA au Président il déclare : » ce programme nécessite un financement lourd…… » Dans sa réponse le Président explique : « Quand vous regardez le Plan GOANA, il y a les spéculations : le manioc, le mais ; le riz, le mil, etc.… » Mais la base de la vision du Président libéral semble être l’individu et son projet : « Notre programme c’est de consacrer toutes nos ressources pour que la personne réussisse son projet. Nous lui donnons à crédit .Ce sont des projets à rentabilité immédiate. Donc, ils n’ont pas besoin de crédit de dix ans. On peut leur faire un crédit d’un an. Une fois qu’ils récoltent, ils vendent et ils paient avec une partie de la récolte. Par exemple on peut leur dire de payer en cinq ans. » Donc voilà un machin dont le concepteur lui-même ne donne aucune forme particulière , et à son nom le paysan Sénégalais ordinaire sera systématiquement spolié au profit d’un privilégié sélectionné par le régime du Président Wade. Et ça finira comme tous les plans du Président, c'est-à-dire inachevés.

lundi 19 mai 2008

Rien ne va plus

Je suis de plus en plus désemparé par l'attitude désinvolte du chef de l'Etat par rapport à la crise qui couve au Sénégal.Lorsque les observateurs s'inquiétaient dès la fin de la saison des pluies de la situation du monde rural,alors même qu'on ne parlait pas encore de la flambée des prix des denrées alimentaires,le gouvernement de Maitre Abdoulaye Wade s'empressait d'affirmer qu'il n'y avait pas de risque de famine au Sénégal.Cette façon niaise de nier des évidences que la simple observation des faits dénudait au regard de tous est la caractéristique des hommes de mauvaise foi qui entourent notre cher Président.Puis survint la grande inflation sur les prix des denrés et la vague de protestations populaires qui l'ont accompagnée.En réaction à cette situation Wade le libéral commence par affirmer qu'il n'a aucune prise sur les prix des produits importés qui relévent de la loi du marché et pour détourner l'attention des Sénégalais il prit ses habits d'économiste et monta sur ses grands chevaux pour tirer à boulets rouges sur la Fao et les ONGs sans discernement.C'est toujours signe de mauvaise foi et comme l'a si bien suggéré le Directeur Général de la FAO ce qui advient aujourd'hui n'est que le résultat de la politique du Parti Libéral qui a tué l'agriculture et encouragé l'importation des produits alimentaires.Cette démarche du Président Wade a enrichi une certaine clientèle triée sur le volet d'hommes d'affaires spéculateurs dont la seule préoccupation est le gain facile et sans risque.