mardi 2 septembre 2008

*L’Aéroport International Blaise Diagne

Pour les grands travaux de Maître Abdoulaye Wade, l’équipe d’experts financiers autour de Karim et de l’APIX avait imaginé l’utilisation du financement par contrat BOT (Built, Operate and Transfert ), avec un opérateur privé, disposant d’une concession sur une période suffisante d’amortissement, qui Construit , Exploite et Transfert ( CET ). C’est ainsi qu’une loi fut spécialement votée le 13 Février 2004 pour constituer le cadre légal des contrats de type CET. Malheureusement les investisseurs ne se sont pas bousculés pour la réalisation des projets de Wade, ni pour l’autoroute à péage, ni pour l‘aéroport international de N’diass.
L’Etat, par la volonté de Wade s’engagea dans les travaux de la première phase de réalisation de l’autoroute grâce aux milliards obtenus dans des emprunts obligataires successifs et des fonds issus du budget d’investissement et de l’apport des bailleurs. Selon les circonstances, le projet est estimé à 280 ou à 200 milliards de francs CFA. La phase Dakar- Pikine de plus de 12 km sera entièrement réalisée par l’Etat ; la 2e phase d’un peu plus de 20 km sera réalisée dans un partenariat public-privé que l’Etat tente de susciter. Le schéma dessiné à priori par l’APIX prévoit une participation privée à hauteur de 40 % du financement pour un montant de 47 milliards de francs. En tout cas le Directeur de la Banque Mondiale au Sénégal aurait adressé le 16 juin 2008 une lettre au FMI pour les convaincre à aider le Sénégal à lever des fonds auprès d’ une banque internationale à un taux non concessionnel. D’ailleurs un appel d’offres pour la sélection d’un opérateur serait lancé depuis le 2 Avril 2007 et sa désignation se terminerait vers la fin de l’année 2008.
Voilà une drôle de concession, que l’on va offrir pour 25 ans à des privés qui n’auraient décaissé que moins de 20% d’un projet au coût global avoisinant les 280 milliards. Dans le cas d’espèce la logique économique voudrait que l’Etat finançât la totalité de l’opération et confiât ensuite la gestion à un opérateur qui lui verserait une substantielle redevance, tout en assurant à l’infrastructure un entretien et une maintenance adéquats pendant la durée de la concession. Ceci d’autant plus que c’est l’Etat du Sénégal qui devrait assister les partenaires privés à trouver des fonds dont il garantirait par ailleurs le remboursement intégral

Mais le libéralisme’ de type « Alternance » encourage l’enrichissement d’amis bien choisis dans des cas où l’Etat aurait pris tous les risques et supporté le fardeau financier le plus lourd. Ici il n’ya point de CET et le partenaire privé ne devrait être qu’un gestionnaire choisi sur la base de sa capacité technique et le niveau de son offre financière compensatrice

La tortuosité des manœuvres de la famille Wade se manifeste de la façon la plus éclatante dans le montage financier de la réalisation de l’aéroport international de N’diass :
Dans son justificatif de projet, l’APIX notait que le développement du Sénégal à l’horizon 2020 commandait d’avoir un aéroport aux normes internationales, qui nécessitait, si l’on voulait garder celui de Yoff, un investissement de 210 milliards de francs CFA, et que dans tous les cas l’emprise actuelle de 800 hectares de l’aéroport Léopold Sédar Senghor était loin du besoin d’extension se situant à 2600 hectares. L’agence concluait qu’il était plus pertinent de construire un nouvel aéroport dont le coût était estimé à seulement 173 milliards de francs
Lorsque l’option de construire un aéroport fut arrêtée sur la base de cet argumentaire, le projet bizarrement fut réévalué à 2oo milliards. Pour le financement, l’APIX a retenu l’action de l’Etat par emprunt obligataire ou bancaire, garanti par la Redevance de Développement des Infrastructures Aéroportuaires (RDIA) et pour l’exploitation, la sélection par appel d’offres d’un gestionnaire privé de classe internationale. BMCE CAPITAL, cette fameuse banque d’affaires marocaine fut choisie pour étudier la structuration du financement à partir de la RDIA. Lorsqu’il s’est agi d’emprunter pour la réalisation de l’aéroport, le projet grimpa à 235 milliards. Cette façon cavalière d’estimer cette activité montre encore une fois le peu de sérieux et la légèreté des pseudo-spécialistes qui gèrent cette affaire. Le montant réel des projets n’a aucune importance, le chiffre retenu dans chaque version dépendant exclusivement de la thèse à défendre.

Le résultat de cette magouille est connu de tous : l’Etat créa dans le style Partenariat-Public-Privé (PPP), une société anonyme au capital de 100 millions dont 55% des actions sont détenus par Monsieur OUSMANE DIOP du Groupe Prestige et ses amis qui interviennent déjà à l’aéroport Léopold Sédar Senghor, et 45% par l’Etat du Sénégal, le 24 Février 2006 .Cette société dénommée AIBD.sa, est désignée par l’Etat comme la société de projet, dans une convention relative à la conception, la réalisation, l’entretien, la maintenance, l’exploitation et le développement de l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD) Pour réaliser sa mission, AIBD.sa va s’adosser sur la RDIA créée et fixée par les décrets 2005-138 et 2005-1021 des 28 Février et 24 Octobre 2005.Cette redevance ,estimée par certains à une quarantaine de milliards par an, sera perçue jusqu’à complet remboursement du prêt de 235 milliards dont AIBD.sa sera porteur, pour la construction du nouvel aéroport..Il faut rappeler que la RDIA est collectée conformément aux dispositions de l’OACI par l’Association Internationale des Transporteurs Aériens ( IATA ),capturée dans un compte séquestre et gérée à travers la BMCE CAPITAL Ce dispositif a permis à la BMCE de structurer les modalités de l’emprunt avec la BNP-Paribas et d’autres partenaires.
AIBD.sa jouit d’une concession de 30 ans pour construire, exploiter et transférer la structure à l’Etat Sénégalais, ainsi que d’un bail de 99ans sur un terrain de 4500 hectares dont seulement 2600 constitue l’emprise maximale du nouvel aéroport. Voilà donc notre opérateur bidon, propriétaire d’un aéroport potentiel d’une valeur de 235 milliards de francs disposant en outre d’un terrain de1900 hectares sur lequel il pourra mener toutes sortes de spéculations. Mais, il faut construire l’aéroport et l’exploiter et notre opérateur ne sait pas le faire. Qu’à cela ne tienne ! AIBD.sa va faire faire, par des spécialistes de rang international.
C’est dans ce cadre que le chef de projet, AIBD.sa , a sélectionné , par appel d’offre international, un consortium dirigé par Fraport AG pour assurer la gestion du futur aéroport. Fraport créa une société de droit sénégalais, DAPORT, pour exécuter la mission et celle-ci reçut de AIBD.sa, dans le cadre d’une convention d’une durée de 25ans, une concession de gestion de l’aéroport AIBD : « la société de gestion (SG) bénéficiera de l’exclusivité, sans exception ni réserve, de l’exploitation commerciale aéroportuaire relative au trafic aérien régulier international et régional au départ et à destination du Sénégal et ce, dans un rayon de 150 km autour de DIASS ».La société de gestion versera à la société de projet une redevance dans les conditions définies par la convention et négociées entre parties. « Dans le cadre de la convention et de la Loi, la société de gestion est autorisée, en contrepartie des services rendus, à percevoir des redevances sur les usagers de l’aéroport, ainsi que toute autre forme de revenu tiré de l’exploitation de l’aéroport……….. En contrepartie des dépenses qu’elle s’engage à faire, en exécution de la convention, la SG est autorisée à percevoir toutes les redevances à l’exclusion de la RDIA et de celle revenant à l’ASECNA. »
La convention rappelle qu’en échange des missions qu’elle exécute au titre de l’article 2 de la Convention de DAKAR, l’ASECNA est autorisée à percevoir directement la redevance relative à l’usage des dispositifs d’assistance à la navigation aérienne qu’elle met en œuvre.
C’est l’occasion de trancher le débat actuel sur les redevances de l’ASECNA que le Sénégal perçoit indûment; les redevances d’atterrissage et de balisage dans les aéroports cités nommément dans l’article 2 de la Convention de Dakar et listés en annexe de cette convention, constituent la contrepartie naturelle de l’assistance relevant des missions dévolues à l’ASECNA. Aussi longtemps que le Sénégal restera au sein de l’ASECNA, les redevances relatives à l’assistance de l’ASECNA au profit de l’aéroport de Dakar, devront être directement perçues par l’ASECNA. La position actuelle du Sénégal est donc illégale et indéfendable La raison la plus évidente est que AIBD.sa rappelle à DAPORT cette prérogative de l’ASECNA, pour un aéroport qui n’est même pas encore construit
.
Nous avons donc notre opérateur, société de Projet et son futur gestionnaire et il faut maintenant construire notre AEROPORT.
L’appel d’offres pour la construction de l’Aéroport International Blaise Diagne, lancé en Août 2006, a été dépouillé en Décembre 2006 et le contrat adjugé dans des conditions scandaleuses à la société saoudienne Ben Laden. La question n’a pas été de contester la compétence de la société attributaire, loin s’en faut, mais les conditions dans lesquelles le choix du bénéficiaire a été opéré. En effet c’est le consortium ZAKHEM / Etat Chinois qui avait présenté la meilleure offre, tant du point de vue technique que financier et il a fallu retarder de quelques jours la publication des résultats prévus le 20 Décembre, afin de permettre à Ben Laden de s’ajuster. En tout cas, selon WALF, l’offre du consortium écarté était de 110 milliards, alors que Ben Laden culminait à 165 milliards. Il faut noter que la phase de présélection arrêtée en Juin 2006 avait permis de verrouiller l’appel d’offres afin que le contrat ne puisse pas échapper à Ben Laden, des amitiés soigneusement entretenues devant réserver au consortium un rôle de simple faire-valoir. Le nom de Pierre Aim, cité déjà dans l’affaire des fonds Thaiwanais et d’autres dossiers obscurs touchant les Wade, a été mentionné dans ce cadre comme un acteur de l’ombre. La décision est d’autant plus curieuse que le consortium avait accompagné sa proposition d’un budget bouclé à hauteur de 90 % , soit 100 milliards de francs, là où Ben Laden n’avait réussi à lever que 44 milliards sur 165.On apprend que des personnes perchées au palais se partagèrent une commission de 10% du marché, soit 16,5 milliards, versés dans un compte ouvert à DUBAI au nom d’un habitant du palais présidentiel
En tout état de cause l’affaire Ben Laden, comme toutes celles qui ont suivi, semble avoir été arrangée par les Wade, lors du fameux voyage présidentiel d’avril 2006 en Arabie Saudite et aux Emirats Arabes Unis, toutes les procédures de sélection et d’adjudication utilisées n’ayant été que pur formalisme.
Quand on voit aujourd’hui comment APIX.sa continue de gérer cette histoire d’aéroport malgré la désignation de l’Opérateur AIBD.sa, du Constructeur Ben Laden et du Gestionnaire DAPORT, on comprend aisément que les Grands Travaux des Wade ne sont qu’une vaste arnaque servant à détourner les fonds publics vers des comptes privés ouverts un peu partout dans le monde, par l’utilisation de structures navigant hors de l’Administration Publique et des rouages réglementaires de l’Etat, donc sans aucune possibilité de contrôle.
Sinon comment expliquer que selon des informations fournies par la presse, l’offre de Ben Laden ait été ramenée à 126,5 milliards après qu’on eût modifié les spécifications techniques et les termes de références du projet initial ? Si l’on considère que la construction de AIBD va revenir à 126,5 milliards auxquels il faut ajouter 7 à 10 milliards de frais d’ « impenses », le coût de l’opération ne devrait pas dépasser 140 milliards. La question qui se pose dès lors est de savoir ce que l’opérateur AIBD.sa va faire du reliquat du prêt de 235 milliards, garanti par l’Etat et la RDIA ! L’absence de délimitation de responsabilités claires entre Etat, APIX.sa et AIBD.sa dans la gestion des problèmes induits par le projet de l’Aéroport International de N’diass est la preuve manifeste de la duplicité du régime pseudo-libéral de Maître Abdoulaye Wade.

On ne peut pas fermer ce chapitre sans s’intéresser à l’avenir de la gestion de nos activités aéroportuaires nationales. En effet, depuis le 10 Mai 2008 le Sénégal a repris à l’ASECNA la gestion de ses activités nationales qu’il lui avait confiée, avec les mesures illégales de rétention de redevances déjà signalées ci- dessus. Or avec les conventions signées entre l’Etat, la Société de Projet et la Société Gestionnaire, un an avant la fin des travaux de N’diass, des dispositions de transition devraient être prises pour transférer les activités de YOFF vers N’diass, c'est-à-dire la responsabilité de la structure actuelle Aéroports du Sénégal ( ADS ) vers le binôme AIBD.sa-DAPORT Sachant qu’ADS ne dispose que des ressources issues des redevances et services perçus à l’Aéroport Léopold Sédar Senghor, comment pourrait-il prospérer ?Avec quelles ressources les agences telles que ANACS, AMNS, Haute autorité de l’Aéroport, qui sont financées exclusivement par ADS, pourront-elles assurer leur fonctionnement, sans remettre en cause les missions d’intérêt national dont elles sont investies. Avec quel budget le Sénégal va assurer la survie et le développement de ses aérodromes régionaux ? On sait combien Farba Senghor est un ministre sérieux dans sa manière de gérer ses dossiers, aussi on pense que ceux qui l’exposent dans l’affaire de AIBD, de l’ASECNA et des redevances détournées, lui ont toujours caché la vérité ; ils l’ont envoyé au combat comme un bon tirailleur, quitte à lui faire assumer les conséquences d’une action vouée naturellement à l’échec, rien que pour préserver des intérêts présentement bien menacés. Aujourd’hui le Ministre des Transports Aériens a un rôle majeur à jouer dans le dénouement de la crise qui va naître de l’échec de toutes les magouilles ourdies autour de l’Aéroport fictif de Ndiass qui peine à émerger de terre. Pour ne pas condamner ses propres structures à la disparition et rendre vains tous les efforts déployés depuis des années pour le développement du secteur, le Ministre doit saisir l’opportunité que lui offrent les bailleurs, notamment le FMI et la Banque Mondiale qui ont vigoureusement dénoncé le scandaleux montage financier de l’’Aéroport International Blaise Diagne et demandé avec insistance à l’Etat du SENEGAL de racheter les parts du privé dans le capital d’AIBDsa. Pour lui, la solution la plus pertinente aujourd’hui et la plus juste, serait de racheter totalement, sans frais, ni bénéfice, ni plus-value, la portion privée du capital d’ AIBD.sa qui constitue une forfaiture, et de faire d’ADS la Société de Projet. L’avantage d’un pareil dispositif est de préserver la pérennité des activités aéronautiques nationales tout en s’aménageant la possibilité d’associer ADS avec tout partenaire stratégique pertinent pour la construction et la gestion du nouvel aéroport Blaise Diagne. Cette recapitalisation d’AIBD.sa, disons sa disparition au profit d’ADS, est la seule issue pour corriger le montage inique de son financement, garantir les prérogatives et les intérêts de l’Etat du Sénégal et répondre à la demande des bailleurs, à la tête desquels les Institutions de BRETTON WOODS.
Je suis persuadé que la position de Farba Senghor par rapport à la redevance de l’ASECNA et s’agissant des velléités du SENEGAL de sortir de l’ASECNA, n’a été dictée par Abdoulaye Wade que sous l’inspiration de son entourage direct et familial qui gère ce dossier selon des intérêts strictement privés et personnels et qui ne mesurait pas les désastreuses conséquences des décisions envisagées. Il est encore temps de bien faire, mais tout de suite car des retards sont déjà pris et les implications financières risquent d’être catastrophiques à moyen terme !!!

lundi 25 août 2008

Les WADE en question

La nouvelle colonisation économique du Sénégal :

Selon les indiscrétions publiques de son ex-Premier Ministre, maître Abdoulaye Wade, dès le début de son premier mandat, a montré la grande importance qu’il accordait à l’argent, en s’extasiant devant l’éventail des opportunités de richesses que leur révélait la prise de service dans leurs nouvelles fonctions : « cher ami, je crois que c’en est fini de nos problèmes d’argent ! » .Hélas, ce n’était pas la fin mais bien le début d’une histoire sans fin d’argent, de butins, de fonds politiques, de commissions, mais aussi de largesses et de dépenses somptuaires et de corruption ; le fils WADE dont la spécialité est la gestion de la Finance devint donc, par hérédité, par intérêt et par nécessité, l’arme fatale pour l’accumulation de la richesse au profit de la famille, Dès l’accession des Wade au pouvoir, les pays arabes amis, comme il est de tradition dans ces monarchies où tout appartient au monarque, accueillirent les nouveaux venus par des dons généreux et des subsides substantielles, vite baptisées « fonds politiques » .Les visites d’amitié dans ces royaumes et émirats aux étiquettes fastueuses firent perdre la tête aux WADE qui finirent par se prendre pour ROI et PRINCE et nos méchants journalistes y ont beaucoup contribué ; de subtiles relations furent tissées entre le DAUPHIN Sénégalais, le Commandeur des Croyants et les Altesses Emiraties, de telle sorte que petit à petit le SENEGAL devint marocain et dubaiote.
L’avènement de Maître Abdoulaye Wade en Mars 2000 a entrainé une accélération des relations d’affaires entre le Sénégal et le Maroc. Ainsi dès 2001, le Sénégal a offert au Maroc une participation majoritaire dans le capital de la compagnie AIR SENEGAL rénovée, en donnant naissance à AIR SENEGAL INTERATIONAL, une nouvelle filiale de la ROYAL AIR MAROC. La société-mère profita des portes que lui a ouvertes son partenariat avec le SENEGAL pour multiplier ses propres dessertes et assurer son développement. Au bout de cinq ans de gestion marocaine, ASI fut au bord de la faillite et le gouvernement du Sénégal fut obligé de s’engager à soutenir la compagnie et éventuellement à modifier le capital pour en détenir la majorité. Dans cette relation l’intérêt du Sénégal n’apparait pas de façon évidente. Pour le Maroc et la RAM, c’est le début d’une aventure exaltante : en 2001, la part de la RAM sur le trafic international transitant à Casablanca était de 5% , alors que les prévisions pour fin 2008 se situent à 40% ; entre temps des lignes régulières sont ouvertes entre CASABLANCA et plusieurs villes d’AFRIQUE comme LOME ,LAGOS, KANO, KINSHASA, MALABO, FREETOWN, BRAZZAVILLE, YAOUNDE et ACCRA. Mieux, l’expérience d’AIR SENEGAL INTERATIONAL semble inspirer la RAM qui veut prendre des participations majoritaires dans Air Gabon et Air Mauritanie. Qu’est ce que le SENEGAL a gagné dans tout cela ? Dans tous les cas les Sénégalais y ont perdu car les tarifs sont artificiellement maintenus à un niveau difficilement accessible par le citoyen moyen, surtout pour les billets de la Mecque dont l’exclusivité a été attribuée abusivement pour une période de dix ans à ASI
On ne peut pas être étonné des résultats obtenus par ASI lorsqu’on connait le niveau intellectuel et de responsabilité du leader de la représentation sénégalaise à la tête de cette structure. Pour Abdoulaye Wade les conseils d’administration ne sont que des strapontins financiers pour récompenser des militants zélés et non des lieux stratégiques de définition de suivi et d’évaluation des activités de gestion des sociétés et des entreprises dans lesquelles l’Etat détient une part.

Restons un peu dans le domaine des transports pour parler de la gestion de la ligne maritime Dakar –Ziguinchor : après le désastre du DIOLA, l’Etat s’orienta vers une gestion privée de la liaison maritime ; c’est ainsi qu’en 2005, il créa avec la Compagnie Marocaine de Navigation (COMANAV) ,une société dont les marocains possédaient 51% du capital, le Port de Dakar et le COSEC se partageant à égalité les 49%.Cette Société, la SOMAT, entièrement gérée par les marocains de la COMANAV, fut chargée d’assurer la liaison Dakar-Ziguinchor, grâce à la location d’un bateau , le WILLIS. Le navire coûta 60 millions de francs CFA de location par mois, avec en contre partie une subvention d’équilibre de l’Etat de un milliard par an.
Cette situation perdura avec bonheur pour les deux parties, jusqu’au moment où le SENEGAL réceptionna le nouveau navire en commande depuis 2003 dans les chantiers navals de l’Allemagne. Tout semblait indiquer une continuité de gestion avec la SOMAT, qui disposait d’une concession de 20ans, lorsque tout à coup le Président décida de confier le bateau à des Sénégalais disposant d’argent et d’expertise dans le domaine de la navigation maritime.

Pourquoi ce revirement du Président Abdoulaye Wade ? La raison il faut la rechercher dans le fait que la COMANAV a été acquise, suite à un appel d’offre, par le Groupe français CMA-CGM, entrainant l’absorption de sa filiale sénégalaise, la SOMAT. Les autorités sénégalaises qui ont dépensé 16 ,7 milliards pour la fabrication du navire avec des fonds de la KFW, de la BEI et du Sénégal, pouvaient difficilement accepter qu’une multinationale vienne recueillir les fruits de tant d’efforts consentis par les pouvoirs publics. Pour une fois la position de Wade était patriotique même si l’option finale de confier la gestion du navire à de riches hommes d’affaires nationaux bien ciblés marquait toujours une orientation intéressée. Sur cette affaire, conjuguée avec celle d’ASI, le Sénégal et le Maroc furent au bord de la rupture diplomatique, mais heureusement ils surent alors raison garder. Mais le Sénégal ne sortira pas indemne de la rupture unilatérale et abusive de la convention accordée à la SOMAT et le moindre mal serait le rachat à l’amiable de la part de la COMANAV…..mais à quel prix ?? C’est triste que ce soit toujours le Sénégal qui paie les pots cassés même lorsque ce sont nos amis marocains qui gèrent mal nos affaires associées. Tout ceci montre à quel point mon ami Abdoulaye se soucie peu des résultats de ses décisions et le règlement de ses erreurs s’effectue toujours dans la plus grande opacité.
La coopération entre le Sénégal de Abdoulaye Wade et le Maroc du Roi Muhammed VI a touché aussi le domaine bancaire. La Banque Marocaine du Commerce Extérieur, approchée et accrochée par la famille Wade, a ouvert dès le 10 Mars 2003 son bureau à Dakar. Cette banque d’affaires a été au centre de tous les montages financiers utilisés dans des opérations conduites en sous main par le fils WADE ; c’est ainsi que BMCE a été sollicitée lors de la recherche de financement du nouveau terminal à conteneurs du port de Dakar, par le lancement d’un emprunt obligataire de 30 milliards ; BMCE fut ensuite désignée comme conseiller du gouvernement du Sénégal en 2004 pour la réalisation de l’aéroport de N’diass et comme nous l’analyserons en détail, le montage opéré fut bien tortueux. Enfin en 2005 ce fut cette même banque qui fut utilisée avec le cabinet GOLDMAN SACHS, dans le cadre de l’appel d’offres international pour la désignation d’un opérateur global de télécommunication (téléphonie fixe et mobile). Au final une adjudication à 100 millions de $ US, réduite une semaine après à 90 millions par les commissions et le change défavorable, selon les explications alambiquées du pouvoir libéral. Avant de revenir sur les sujets cibles de cette rétrospective, terminons notre tour des affaires marocaines :
ONE, l’office national de l’électricité du Maroc qui détient une infime part du capital de la SENELEC depuis son aventure avec VIVENDI, vient d’obtenir une concession d’exploitation de 25 ans dans l’électrification rurale de 550 villages du nord du SENEGAL ; un consortium de BTP conduit par la société marocaine SINTRAM réalise actuellement les travaux de la route Linguère-Matam sur environ 225 km. D’autres sociétés marocaines sont ici au Sénégal dans le commerce, le négoce et les activités de pêche et même SOTHEMA, un laboratoire pharmaceutique marocain devrait ouvrir une filiale à Dakar sous le label WEST AFRICA PHARMA.
Enfin dans le domaine des banques de commerce, on ne peut pas passer sous silence la grande percée d'ATTIJARIWAFA BANK. C'est en Janvier 2005 que cette grande banque populaire commerciale marocaine conçut le projet de création d'une filiale à DAKAR, et en Juillet 2006 elle ouvrit ses premières agences au public ; dès janvier 2007 elle absorba la Banque Sénégalo-Tunisienne par l’acquisition de 66,67% de son capital ; le 21 Avril 2008 la CBAO, une des plus anciennes banques du SENEGAL céda à ATTIJARIWAFA 79,15 % de son capital, ce qui ouvre à la banque marocaine d’heureuses perspectives de développement.IL faut convenir avec moi que cette ascension fulgurante de ATTIJARIWAFA ne peut pas être le fruit du hasard et qu’une main bénie a dû assurer la facilitation et cela peut cacher bien des intérêts. Ce que le sénégalais moyen ignore c’est que nombre de ces affaires marocaines appartiennent à la famille royale qui les gère de façon privée avec l’aide de très hauts cadres compétents et sérieux, sans état d’âme; puisqu’apparemment le Sénégal n’a aucun intérêt dans toutes ces combinaisons, on peut logiquement penser que les Wade y trouvent le leur puisqu’ils en sont les instigateurs et les principaux initiateurs

lundi 16 juin 2008

CE QUI M' ENRAGE LE PLUS





Un célèbre général Sénégalais aimait dire à ses Officiers : « Rappelez vous toujours qu’un officier n’est ni un badoolo, ni un mercantile mais il doit demeurer toujours un Aristocrate ». Cet esprit qui m’habite me rend insupportable l’affairisme d’Etat que la famille Wade a instauré en mode de gouvernance.
Je vais citer quelques affaires tordues que je digère difficilement :
L’histoire de l’avion Présidentielle est la première magouille d’envergure que le régime de Wade nous a servie ; le problème n’était pas en soi l’opportunité de la réparation de cet aéronef d’un certain âge acquis par le Président Senghor mais plutôt la méthode. D’abord une longue période d’hésitation pour décider si on remplace ou si on rénove ; puis lorsqu’on se fixe sur la rénovation se pose la question de savoir jusqu’où .Tout au long de la procédure seuls les Wade ont pris toutes les décisions sur ce contrat de gré à gré de plus de quinze milliards. A cette date déjà la main de Karim est décelée par les enquêteurs notamment sur le choix de la société britannique prestataire, donc des coûts. Le pilote utilisé comme un fusible pour s’épancher sur la régularité des procédures n’avait certainement aucun pouvoir de décision par conséquent aucune responsabilité dans les dérives constatées Si le dossier avait été confié aux services compétents de l’administration publique pour de pareilles opérations, il y aurait eu plus de transparence dans les transactions opérées.
Le régime de Wade a, dans cette affaire menti et caché la vérité au Peuple Sénégalais, sur le montant de la transaction et ses modalités d’exécution.
Le deuxième problème que je vais évoquer est l’affaire Dakar Dem Dikk. En 1999-2000 la société de transport du Cap-vert qui assurait le transport public dans la région de Dakar avait cessé ses activités et l’Etat avait entrepris des opérations de liquidation : personnels, patrimoine …etc. Entre temps survint l’alternance politique au Sénégal et l’avènement du régime de Maître Abdoulaye Wade Celui-ci lors de sa campagne électorale s’était ému des difficultés éprouvées par les populations dakaroises pour se déplacer et avait promis d’y apporter une solution. C’est ainsi que la première action du Président fut de mettre en place « Dakar- Dem- Dikk », à la place de la défunte SOTRAC, liquidée en novembre 1998.Ce fut officiellement le 1e Janvier 2001.
Comme on le voit, l’intention du Président était bonne mais ce qui pose problème c’est la méthode et surtout la manière utilisées.
En effet, maître WADE trouva personnellement 250 millions qu’il mit à la disposition de deux de ses amis français attirés au Sénégal par son succès électoral, avec mission de mettre en place la société de transport urbain. C’est au salon d’honneur de l’aéroport de Dakar-Yoff que le hasard me permit d’entendre de leurs bouches la narration des faits : nos amis français se rendirent dans leur pays pour acquérir une cinquantaine de bus d’occasion ; l’achat et la rénovation des véhicules ne devaient pas excéder 50.000 FF de l’an 2OOO, soit 5millions de francs CFA l’unité. C’est Abdoulaye Wade lui-même qui baptisa la nouvelle structure DAKAR-DEM-DIKK. Il l’installa sur les cendres de la défunte SOTRAC, avec en prime le personnel qualifié, les locaux, les épaves de véhicules et autres pièces de rechange disponibles encore sur la plateforme. Cette structure hybride fonctionna ainsi pendant plusieurs années avec des hommes de confiance de WADE, assurant les différentes fonctions de la Direction Générale et du Conseil d’Administration, sous le statut de société anonyme au capital nominal de 1,3 milliards de francs CFA. Au fil des ans la République, par son Président, négocia avec l’Algérie, l’Iran, l’Inde et d’autres amis pour renforcer le parc de DDD et augmenter sa capacité opérationnelle. L’Etat octroya à la structure, au nom de sa mission de service public de substantielles subventions d’équilibre ; Lorsque le fruit devint bien mûr et bien juteux et que l’ami français devint trop fatigué par l’âge et les problèmes sociaux, l’on fit comprendre que cette structure élevée et nourrie par le giron de l’Etat du Sénégal était en réalité une société de droit privé. Le Gouvernement imposa son rachat par l’Etat, qui acquiert la majorité du capital, avec toute la plus value engendrée tout au long des ans par le soutien constant et l’engagement de l’Etat du Sénégal, et un substantiel bonus au bénéfice d’illustres inconnus. Je ne sais pas comment nommer une pareille opération : détournement de biens publics ? abus de biens sociaux ? ou blanchiment d’argent ? vol ou escroquerie ? Les conditions du rachat restent pour le sénégalais lamda une grosse nébuleuse.
Cette façon d’enrichir ses amis en privatisant le bien public est une constante du régime de WADE qui est aux antipodes du vrai libéralisme dont ils se targuent d’être les chantres.

Je ne citerais pas toutes les combines dissimulées dans des affaires apparemment saines autour de SENBUS ou des services de sûreté et de sécurité de l’Aéroport Léopold Sédar Senghor où le nom d’honnêtes sénégalais est utilisé pour cacher des prébendes du rejeton .Mais je ne peux pas ne pas parler du vaste complot Jafza : Aéroport International Blaise Diagne, terminal conteneurs du port de Dakar, Ile de Gorée, parc d’oiseaux et réserve animalière, Autoroute à péage, etc…








dimanche 8 juin 2008

AH CES ASSISES

Pour ce lundi 9 juin 08, l’article de Babacar Justin Ndiaye paru dans le populaire du 5 juin 2008 et intitulé « Sérum politique », aurait une place de choix dans cette rubrique du Front Patriotique. Notre compatriote, toujours si objectif et si pertinent, est cette fois encore si patriote et si engagé pour la République et la Démocratie, que sans hésitation je le proclame membre d’honneur du FRONT PATRIOTIQUE.

Aussi, c’est sans honte que je vais enfourcher son destrier pour disserter sur les Assises qui semblent diviser le pays en deux camps sourds et aveugles. Cependant je n’ai pas la froideur intellectuelle de Monsieur Babacar Justin Ndiaye parce que je vais prendre partie.
Tous les jours les amis et connaissances que je rencontre me demandent avec insistance si j’ai participé à la cérémonie d’ouverture des Assises. Quand je réponds négativement, je lis sur leur visage surprise et déception, car ils sont tous persuadés que ce genre de forum correspond bien à mon état d’âme actuel. Pour eux les Assises sont faites pour les experts qui ont leur mot à dire dans la manière dont les grands dossiers nationaux sont élaborés et conduits par le régime libéral. Mais en est il ainsi en réalité dans l’esprit des promoteurs et dans les faits ? Je ne saurais dire.
Par contre on peut affirmer sans risque de se tromper que le succès du concept et de l’évènement est dû en grande partie au tapage médiatique contrarié du Président et de son camp, affolés par l’imminence d’un évènement considéré jusqu’à lors comme improbable.
J’ai rencontré et discuté par hasard avec un officier général qui n’a pas pris part aux Assises. Nous nous sommes demandés ce qui pouvait bien unir ce monde aussi disparate : qu’est ce que Dansokho, Niasse, Bathily et Ousmane Tanor Dieng avaient de commun politiquement ? Leur opposition à Wade et leur exclusion du jeu politique par suite de leur boycott électoral, certainement. Qu’est ce qui pouvait justifier le compagnonnage de ce quatuor emblématique avec ces jeunes loups que sont Talla Sylla et Cheikh Bamba Dieye ? Que font là ces ONG, ces syndicats, la Société Civile, le Patronat, des intellectuels comme Amadou Makhtar Mbow ou Penda Mbow mais surtout ces officiers généraux à la retraite qui ont déjà tout donné à leur Patrie ? N’est ce pas là tout le Sénégal réuni, sauf bien entendu le Président et ses partisans ? Il y a donc un vrai problème qui va au-delà des partis, des personnes et des idéologies, un problème qui interpelle toute la Nation Sénégalaise et naturellement le Premier d’entre nous, Maître Abdoulaye Wade, Président de la République : le Sénégal est malade des excès et des dérives du pouvoir bien plus que du marasme et de la situation économique du monde.
Les réactions du Camp du Président et du Président lui-même sont disproportionnées par rapport à l’évènement, surtout lorsqu’on a affirmé quelques temps auparavant n’éprouver aucun intérêt pour les Assises ; elles indiquent malheureusement un manque évident d’esprit républicain et justifient largement la tenue de ces Assises. Le régime n’a rien à craindre dans l’immédiat de cet exercice d’exorcisme puisque les prochaines joutes électorales nationales se situent à l’horizon 2012.C’est vraiment délirant d’imaginer derrière ce show une tentative de déstabilisation ourdie par une main étrangère !!! L’intelligence aurait donc été pour le Gouvernement d’ y envoyer des délégués et de recueillir les recommandations des travaux pour en faire un Plan d’action pour réorienter sa politique ou organiser sa riposte en direction de l’opposition, selon sa bonne foi.
La chasse à l’homme et à la sorcière ouverte contre certains participants, constitue une violation flagrante contre la liberté ; l’exclusion de certains d’entre eux des espaces d’intérêt dans lesquels ils évoluaient, sapent le principe républicain de l’égalité des citoyens devant la loi, les emplois, les marchés, l’usage et la jouissance des biens publics. Faire comme si la citoyenneté se mesurait à l’aune de l’amour que l’on porte à Abdoulaye Wade ou à l’attachement que l’on manifeste au PDS et à sa mouvance alliée, c’est manquer de culture démocratique et ravaler notre pays au rang de jungle.

Je suis un des douze membres fondateurs du Club Prospective 2012 et je peux vous assurer que depuis plusieurs années cette association fait le diagnostic des problèmes de notre pays, par une analyse thématique des différents domaines de développement économique, politique et social ;elle a identifié les forces et les faiblesses de nos systèmes et tracé quelques cheminements vers le Sénégal de 2012. La perspective est très lourde d’incertitude et de menaces. Bien sûr cette action patriotique n’est dirigée contre personne parce qu’elle concerne un groupe d’hommes libres que seul l’intérêt du Sénégal réunit.
Malgré des divergences d’appréciation et de vision sur beaucoup de questions majeures avec le Président, je continue de considérer Maître Abdoulaye Wade comme mon ami. C’est donc à ce titre que je lui lance cet appel pressant de « cessez le feu ». Je lui demande de rappeler sa meute et de calmer le jeu car les invectives et autres gesticulations des guerriers de son camp ne peuvent que créer le désordre et entretenir inutilement la tension sociale.
Le Président doit considérer ces Assises comme une simple plateforme de réflexions dont il devra recueillir les résultats. En attendant il devra porter une attention toute particulière à la situation si difficile que traverse le Sénégal notamment ses couches les plus démunies. Un grand homme se reconnaît par sa capacité à se remettre en question et à accepter ses erreurs ; je lui suggère froidement de se poser la question de savoir ce que le régime libéral a pu faire pendant ces huit ans pour corrompre si profondément la République et la Démocratie et pousser tous ces hommes libres vers ces Assises de l’espoir ou peut-être de l’illusion.
Dans ce pays, Monsieur le Président, il existe des patriotes compétents dans leur domaine, sérieux, travailleurs et incorruptibles qui sont prêts à aider à redresser la barre, mais aussi à sacrifier leur vie, pour que le Sénégal vive dans la paix, la prospérité, la liberté et la démocratie. Les généraux et les officiers supérieurs à la retraite font partie de cette race et méritent du respect
Le Président doit tenir compte de tout cela et se rendre à l’évidence que c’est la médiocrité qui s’achète le plus facilement du fait que c’est le statut qui s’acquiert le plus naturellement, dans la paresse, l’indolence et le verbiage qui caractérisent aujourd’hui cette société sénégalaise qui a perdu tous ses repères et toutes ses références. Les hommes de valeur, il faut aller les chercher et les convaincre.

samedi 24 mai 2008

Rien ne va plus.(suite)

Rien ne va plus


Après avoir déversé une colère injustifiée sur la FAO et les ONGs, voilà que Maître Abdoulaye Wade comme à l’accoutumée nous sert une virevolte digne du plus grand acrobate: la GOANA, Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance. Ce fut à l’occasion du rassemblement de son Etat Major de crise composé essentiellement de ses partisans, où il devait être question d’une réponse immédiate contre la cherté de la vie et le coût des denrées de première nécessité : »je me suis dit, je pars avec le gouvernement cultiver et planter des arbres ». A la place d’une action immédiate, le Président propose un programme à moyen terme à peine ébauché Il faut reconnaître à Maître Abdoulaye Wade une imagination très fertile et le sens de l’improvisation et de la formule. Malheureusement tout ce qu’il fait est vénal, à l’image d’un avocat d’affaires à l’esprit tortueux ; et comme si le Sénégal était une Entreprise géante dont il était le Président Directeur Général, Wade vend, achète, négocie,emprunte, au nom du Sénégal mais toujours au profit d’intérêts parfaitement obscurs. Des contrats d’Etat à Etat au profit de tiers sélectionnés par le Président : » j’avais déjà importé des équipements,…..j’ai fait venir du matériel et nous avons signé un accord avec Kirloskar, une compagnie Indienne venue nous encadrer…le gouvernement a laissé ces machines au port pendant plus d’un an ! Il a fallu que je fasse un tour dire:sortez moi tout cela et distribuez tout ». Est ce vraiment là le rôle d’un Président de la République ?
La question qui vient à l’esprit est : la GOANA a-t-elle fait l’objet d’une sérieuse étude ? On peut en douter si l’on jette un regard même furtif sur le tableau de l’évaluation des objectifs et des besoins du programme publié par le Soleil du lundi 19 Mai 2008. Par exemple en ce qui concerne le manioc, pour 3OO.OOOha de culture,il faut 5OO millions de tonnes de semences pour une récolte escomptée de3OOO.OOO de tonnes !!!
Rien que des chiffres, des produits et des équipements fantaisistes et incohérents. Du vent !!!
Mais ce qui est le plus grave dans cette affaire est la désinvolture avec laquelle le chef de l’Etat traite les autres Institutions de la République : « nous avons dit aux communes, aux communautés rurales et aux sous-préfets de donner des terres à ceux qui veulent travailler. Il ne faut pas que le gouvernement ou les collectivités locales apportent le moindre obstacle à une demande. Si quelqu’un demande dix hectares on les lui donnera ; s’il demande mille hectares, on les lui donnera. Pour la mise en valeur et les résultats, on verra bien. » Le Président donne des ordres à tout le monde sans se soucier des prérogatives que la loi attribue à certaines institutions, mais surtout des objectifs et des résultats attendus.
Pour opérationnaliser la GOANA, il faudrait savoir s’il s’agit d’un plan, d’un programme ou d’un projet. Or, lorsque le journaliste du Soleil parle de la GOANA au Président il déclare : » ce programme nécessite un financement lourd…… » Dans sa réponse le Président explique : « Quand vous regardez le Plan GOANA, il y a les spéculations : le manioc, le mais ; le riz, le mil, etc.… » Mais la base de la vision du Président libéral semble être l’individu et son projet : « Notre programme c’est de consacrer toutes nos ressources pour que la personne réussisse son projet. Nous lui donnons à crédit .Ce sont des projets à rentabilité immédiate. Donc, ils n’ont pas besoin de crédit de dix ans. On peut leur faire un crédit d’un an. Une fois qu’ils récoltent, ils vendent et ils paient avec une partie de la récolte. Par exemple on peut leur dire de payer en cinq ans. » Donc voilà un machin dont le concepteur lui-même ne donne aucune forme particulière , et à son nom le paysan Sénégalais ordinaire sera systématiquement spolié au profit d’un privilégié sélectionné par le régime du Président Wade. Et ça finira comme tous les plans du Président, c'est-à-dire inachevés.

lundi 19 mai 2008

Rien ne va plus

Je suis de plus en plus désemparé par l'attitude désinvolte du chef de l'Etat par rapport à la crise qui couve au Sénégal.Lorsque les observateurs s'inquiétaient dès la fin de la saison des pluies de la situation du monde rural,alors même qu'on ne parlait pas encore de la flambée des prix des denrées alimentaires,le gouvernement de Maitre Abdoulaye Wade s'empressait d'affirmer qu'il n'y avait pas de risque de famine au Sénégal.Cette façon niaise de nier des évidences que la simple observation des faits dénudait au regard de tous est la caractéristique des hommes de mauvaise foi qui entourent notre cher Président.Puis survint la grande inflation sur les prix des denrés et la vague de protestations populaires qui l'ont accompagnée.En réaction à cette situation Wade le libéral commence par affirmer qu'il n'a aucune prise sur les prix des produits importés qui relévent de la loi du marché et pour détourner l'attention des Sénégalais il prit ses habits d'économiste et monta sur ses grands chevaux pour tirer à boulets rouges sur la Fao et les ONGs sans discernement.C'est toujours signe de mauvaise foi et comme l'a si bien suggéré le Directeur Général de la FAO ce qui advient aujourd'hui n'est que le résultat de la politique du Parti Libéral qui a tué l'agriculture et encouragé l'importation des produits alimentaires.Cette démarche du Président Wade a enrichi une certaine clientèle triée sur le volet d'hommes d'affaires spéculateurs dont la seule préoccupation est le gain facile et sans risque.

jeudi 17 avril 2008

Appel aux Patriotes

Sénégalaises,Sénégalais.

Ce blog a été créé pour servir de creuset à toutes les idées pouvant aider notre pays à se prémunir contre toute velléité de déviance et de despotisme.Nous constatons depuis un certain temps-2002,2003-que le régime en place n'a cessé de poser des actes qui ont fini par défigurer la République et profondément altérer la Démocratie ,si durement acquises par le Peuple Sénégalais.

Les espoirs placés en Abdoulaye Wade, dont la longue marche vers le pouvoir a largement contribué au renforcement de la Démocratie et à l'avènement de l'Alternance, sont si cruellement déçus que l'heure est venue de s'interroger sur les raisons véritables de cette faillite nationale.Après avoir analysé ce qui s'est rééllement passé,il conviendra d'étudier les différents moyens pour arrêter les dégâts avant d'essayer de définir les principes fondamentaux et les modalités pratiques devant régir notre Pays afin que la République et la Démocratie s'y installent définitivement .
Moi,Intendant-Colonel Oumar Ndiaye,je lance un cri de détresse,un appel pressant à tous les patriotes,pour qu'ensemble nous formions un FRONT contre le Despotisme et la Monarchisation du pouvoir,pour sauver notre pays contre les tornades et les bourrasques qui secouent si souvent et si généralement les ETATS mal dirigés de notre continent.
A vos méninges et à vos plumes,pour une ACTION réfléchie et concertée!!!