mercredi 14 septembre 2011

SOS LONASE:S'IL VOUS PLAIT NE LA PRIVATISEZ PAS

SOS LONASE.

La Loi 2004-08 du O6 Février 2004 a modifié la Loi 87-23 du 18 Août 1987 portant sur la privatisation de certaines entreprises publiques, en complétant son annexe par l’adjonction de trois nouvelles entreprises publiques qui sont :

-Le Centre International du Commerce Extérieur du Sénégal (CICES),

-Le Centre Expérimental de Recherche et d’études pour l’équipement (CEREEQ),

-La Loterie Nationale Sénégalaise (LONASE).

Les rédacteurs de cette loi se sont contentés de rappeler les objectifs particuliers et conjoncturels de 1987 qui avaient poussé le législateur sénégalais à préconiser la privatisation de certains secteurs de son économie, alors que la situation de 2004 pour les entreprises ciblées n’est en rien comparable à celle de 1987. Les arguments utilisés dans l’exposé des motifs tels que « promotion de l’initiative privée, effets de la mondialisation, élargissement du cadre concurrentiel et élimination de toute entrave à l’efficacité des mécanismes de marché….. ». Tous ces arguments sont fallacieux et n’ont aucune pertinence par rapport aux sociétés visées par la loi. Et pour le démontrer, je voudrais me concentrer uniquement sur la LONASE, en articulant ma démarche autour de trois points.

1- Les objectifs poursuivis et les facteurs contemporains évoqués ne concernent pas la LONASE.

2- Le contrôle des jeux fait partie de la fonction régalienne de l’Etat.

3- La LONASE est une société d’ordre public rentable.

Il y a dans l’histoire de la LONASE une grande ironie : en effet, la LONASE a été créée comme société nationale par la loi 87-43 du 28 Décembre 1987, la même année où en sens inverse l’Etat privatisait certains secteurs de l’activité économique nationale dont il détenait la gestion, par cette fameuse loi 87-23 du 18 Août 1987 que l’assemblée a modifiée en 2004. La LONASE prenait ainsi la place d’une société d’économie mixte au sein de laquelle pourtant l’Etat était largement majoritaire par l’achat de 80% des actions de la société de loterie concédée par l’Etat à un privé français en 1966.

L’Etat du Sénégal, conscient des enjeux drainés par les jeux avait fini de prendre la mesure de l’importance et de la sensibilité de ce secteur et l’avait intégré dans le portefeuille du secteur public- Autre époque, autre réalité, les hommes d’hier semblent être plus responsables et plus perspicaces que ceux d’aujourd’hui-

Je disais donc

  1. La LONASE n’ est pas concernée par les motifs invoqués : en effet, pour le premier objectif, autonomie et responsabilisation effective des gestionnaires, la LONASE, société nationale a bien l’autonomie financière et la personnalité juridique qui confère à ses gestionnaires une grande liberté d’action ; d’ailleurs certains en ont abusé. Pour le second objectif relatif à la mobilisation et l’orientation de l’épargne publique et privée vers des investissements productifs, il appartient à l’Etat de l’impulser

dans le cadre de la LONASE qui est un réceptacle de l’épargne forcée des parieurs. Quant à la réduction ou la suppression des subventions, il faut noter que c’est à la LONASE de payer une redevance à l’Etat et non à elle de recevoir une subvention et jamais cela n’a été le cas. Le dernier point concernant l’accès au Capital des petits épargnants définit bien l’activité ludique dans laquelle la LONASE baigne quotidiennement. Aussi, aucun des motifs de 1987 ne concerne la LONASE d’aujourd’hui.

  1. Les facteurs additionnels développés pour justifier la privatisation partielle des entreprises citées dans la Loi ne peuvent pas s’appliquer à la LONASE : la promotion de l’initiative privée dans un domaine public monopolistique ne peuvent se justifier que lorsque l’activité est grevée par des contraintes que seule l’initiative privée peut lever. Or la LONASE est une société nationale anonyme de droit privé dont le Capital appartient à l’Etat à 100%. Rien donc ne s’oppose à ce qu’elle puisse se développer dans son statut actuel en usant le cas échéant de la contractualisation avec des partenaires porteurs d’idées novatrices ou propriétaires de brevets ou de biens technologiques nécessaires à son expansion. Aucun effet de mondialisation ou de régionalisation ne peut entraver le développement de la société qui est membre de l’Association Internationale des Loteries d’Etat (AILE) et de l’association africaine des Loteries d’Etat (AALE). Et d’ailleurs ce serait là pour la LONASE, une raison de plus de ne pas être privatisée. Recentrer les actions de l’Etat autour de ses missions régaliennes et de souveraineté a été certainement le fondement de la loi 87-43 du 28 Décembre 1987 autorisant la création de la société nationale de loterie car il s’agit d’un monopole d’ordre public qui doit veiller au respect d’intérêts de natures économique, éthique et social.

Il est curieux de noter que toute l’argumentation développée par les initiateurs de la loi tend à justifier non pas la privatisation des sociétés ciblées, mais leur privatisation partielle et non totale, estimant malgré tout que l’Etat doit toutefois demeurer un actionnaire minoritaire. Sans que l’on sache d’ailleurs si cette position serait ou non à incidence bloquante dans la prise de décision au sein de la société.

En regardant la liste des entreprises ciblées on se rend compte que l’objet réel de cette loi est de privatiser la LONASE et uniquement la LONASE,car les intérêts mis en jeu dans les autres sociétés sont vraiment mineurs. Et avec une participation minoritaire comment l’Etat entend-il contrôler les jeux de hasard au Sénégal, lui qui en est incapable aujourd’hui au niveau des casinos où son impuissance est criarde et au niveau de la LONASE qui lui appartient à 100% et où il est incapable de s’assurer d’une bonne gestion et d’une bonne gouvernance ?

La LONASE est une société d’ordre public rentable. La loterie est une activité qui doit être gérée par les pouvoirs publics et c’est comme cela que ça se passe dans tous les pays civilisés, peut être sauf chez les « nègres » qui sont encore incompétents ou corrompus, ou encore dans les pays de « non droit » où sévissent la guerre et le désordre. Socialistes et libéraux du monde entier sont unanimes pour reconnaître que les activités de jeux et surtout la Loterie, sont des activités d’ordre public qu’il convient de contrôler. Les cahiers de charge des jeux doivent faire l’objet de contrôle et chaque type de jeu doit faire l’objet d’une autorisation ministérielle publiée au journal officiel. La protection des joueurs et de la société incombant à l’Etat, celui-ci doit pouvoir veiller à la législation qu’il établit sur les jeux et au respect de certains principes éthiques.

Ces principes défendus par toutes les loteries nationales concernent :

- La garantie de l’intégrité du jeu et le respect du processus édicté

- La prévention des comportements non souhaitables

- La lutte contre le jeu excessif et la protection des mineurs.

Il y a beaucoup de questions sur cette privatisation minoritaire préconisée par l’Etat et dont le journal « Le Quotidien » a signalé l’imminente mise en œuvre.

D’abord la société garderait-elle son monopole sur les jeux, avec la même concession et la même redevance de 10% ? Ce serait bien juteux pour le repreneur car,

3. La LONASE est une société rentable.

Ici, il convient de revenir sur un sujet rabâché par les pouvoirs publics et relatif à un déficit de la société. La LONASE est une société structurellement rentable puisque c’est son chiffre d’affaires qui fait l’objet d’une répartition dans laquelle l’Etat, les joueurs et l’administration de la société trouve chacun son compte. Chaque fois qu’un joueur joue 100F, l’Etat perçoit 10F de redevance et un droit de timbre de 3F, le vendeur 7F, le Cheval 1F, le parieur 60F et le solde concessionnaire revenant au gestionnaire est de 19F pour le PMU. Pour les loteries, la marge reste toujours à 20% pour le concessionnaire, 10% pour l’Etat, 60% pour les parieurs et 10% pour le vendeur.

Le problème de la LONASE se trouve dans l’utilisation du solde concessionnaire qui doit couvrir tous les frais de la société : personnel, fournitures et matériels divers, communication et Marketing. De 1989 à 2004 la société a cumulé des redevances impayées à l’Etat d’un montant de quelques 22 milliards ; ses dépenses d’exploitation ayant été régulièrement supérieures à la part revenant à la LONASE, de telle sorte que celle-ci a dû régulièrement prendre la part revenant à l’Etat.

En regardant les différentes rubriques de dépenses les plus excédentaires, on a noté le personnel et les supports de jeu, mais surtout les subventions, marchés de complaisance et autres libéralités.

L’Etat a laissé faire parce que les responsables politiques ont toujours utilisé cette société pour entretenir d’une manière ou d’une autre leur clientèle politique ; la tutelle n’a jamais osé faire des remontrances au Directeur Général nommé et souvent protégé par le chef de l’Etat ou l’appareil d’Etat et, le conseil d’administration sans pouvoir et sans relief, n’a jamais pris d’initiative ou de décision dans le sens d’une bonne gouvernance.

L’autre question est de savoir si on vend la LONASE en entier ou en deux entités. Cette question est pertinente si l’on comprend que la structure nationale développe deux activités : le Pari Mutuel Urbain et les jeux de loterie.

Dans beaucoup de pays, comme le Maroc et la France, ce sont deux sociétés différentes qui gèrent ces activités qui toutes deux sont très rentables. Au Sénégal, le PMU à lui seul fait au moins 25 milliards de recettes par an, sur les 30 milliards de recette de la société. Au Maroc, la loterie à elle seule fait plus de 27 milliards de francs CFA et le PMU Maroc ne doit pas être en reste puisqu’il s’est modernisé depuis 2001. Grâce au partenariat avec Gtech pour la loterie Maroc et PMC pour le pari mutuel urbain dans le cadre du PMU France , les sociétés de jeux marocains se portent à merveille. Dans ce pays la redevance versée à l’Etat est de 20% et la loterie alimente un fonds spécial de solidarité destiné à venir en aide aux populations défavorisées. Comme l’indique le site Internet de la Loterie marocaine « La Loterie Nationale du Maroc créée en 1971 ne cesse d’évoluer et d’améliorer ses résultats. Bien qu’elle soit sous le contrôle de l’Etat, la Loterie Nationale est une société anonyme de droit privé ; ce statut lui a permis un plus grand dynamisme et lui a offert la possibilité de mener une politique d’action plus étendue. »

On voit ainsi qu’on n’a pas besoin de privatiser la LONASE pour la rendre plus performante et ses problèmes d’aujourd’hui ne sont en rien liés à son statut de société d’Etat.

En France, il y a deux sociétés différentes qui gèrent les activités de Loterie et les activités de courses. Ce sont pour la Loterie, la Française des jeux (FDJ) et pour les courses hippiques le Pari Mutuel Urbain (PMU). En 2006, ces deux sociétés ont généré 6300 milliards de FCFA de recettes avec la FDJ et 5400 milliards FCFA avec le PMU- sur ces recettes l’Etat perçoit une marge d’environ 28%- Il faut signaler que pendant ce temps, les casinos ont eu un chiffre d’affaires d’environ 12800 milliards de FCFA dans lequel l’Etat français et les collectivités locales se payent une part appréciable.

Tous les exemples cités servent à montrer que l’activité des jeux de hasard est une activité rentable.

Une autre question intéressante dans notre débat est de savoir pourquoi l’Etat a effacé la totalité de la dette de la LONASE (plus de 22 milliards), la rendant ainsi plus crédible, a autorisé l’automatisation de la prise de pari au niveau du PMU, pour ensuite se décider à la privatiser. Quel sera le prix de cession d’une société aussi juteuse et à qui la vendra-t-on ?

Ce sont là des questions essentielles dont les réponses devront fournir au peuple la preuve que ceux qui nous dirigent travaillent pour des intérêts étrangers à l’intérêt général et à l’intérêt national .Cela sent l’arnaque et la magouille à plein nez.

Je voudrais dans ce combat contre la privatisation de la LONASE renvoyer ceux que la question intéresse aux deux livres écrits par nos journalistes d’investigation Abdou Latif Coulibaly et Pape Samba Kane sur la LONASE et sur les casinos et les machines à sous.

L’un nous explique avec moult détails pourquoi la Loterie Nationale Sénégalaise n’est pas rentable pour l’Etat, alors qu’elle draine des sommes faramineuses utilisées n’importe comment au profit d’intérêts privés ; l’autre nous décrit le monde des casinos et des machines à sous et le danger qu’une bande malintentionnée d’hommes d’affaires douteux pourrait faire courir à notre économie fragile mais aussi et surtout à notre société minée à plus de 50% par la pauvreté et ternie par la corruption et la cupidité de ses dirigeants.

Dans « Loterie Nationale Sénégalaise, chronique d’un pillage organisé », Abdou Latif Coulibaly pose la vraie problématique en terme de gouvernance : « Le terrible pillage des ressources de la LONASE que nous dénonçons, les méthodes par lesquelles ceux qui en sont responsables y sont arrivés, de même que les conditions et les circonstances qui l’expliquent, posent de nouveau la question de la gouvernance d’Etat dans notre pays. »

De quelque côté qu’on regarde on est dépité : bradage du patrimoine foncier de l’Etat ou plus justement de la Nation, création de sociétés privées avec des fonds publics, rachat par l’Etat de société au Capital de provenance douteuse et bâtie sur les vestiges et le patrimoine d’une société publique, consolidée par la coopération de notre pays avec des pays amis .. etc…

Ces pratiques mafieuses de blanchiment de fonds publics et les importantes quantités de drogues qui circulent entre le Sénégal et la Guinée Bissau inscrivent notre pays sur la liste des pays louches que surveillent la Police internationale et les Organisations de lutte contre la corruption.

C’est pourquoi nous affirmons avec Pape Samba Kane dans son ouvrage » Le poker menteur des hommes politiques » : « Les promoteurs du bradage de la LONASE, qui croient à leur affaire, poursuivent toujours leurs objectifs premiers- Leurs amis des multinationales du jeu n’ont pas distribué des dessous de table à tout va pour se laisser arrêter par des lois de nègres que l’on peut faire changer en sortant son chéquier. Et apparemment, ça fonctionne dans le sens qu’ils souhaitent ».

Enfin je voudrais montrer que la société LONASE peut beaucoup s’améliorer si les pouvoirs publics prennent la peine de la soumettre au régime de droit commun des sociétés anonymes de droit privé auquel elle appartient :

Ø S’il faut ouvrir le capital pour renforcer la capacité financière de la société, tout en la maintenant dans l’optique du service public, s’orienter vers des structures telles que la Poste, l’IPRES et la Caisse de sécurité sociale par exemple et même la SICAP. L’entrée de ces sociétés dans le Capital de la LONASE enrichirait le conseil d’administration d’hommes compétents et engagés vers le développement.

Ø Une conséquence immédiate serait la réorganisation de la Direction Générale et du Conseil d’administration afin d’éviter le pouvoir solitaire d’un Directeur général politiquement engagé, et, en même temps :

-Eriger deux Directions techniques distinctes, l’une spécifiquement chargée de la gestion des loteries et l’autre étant responsable exclusivement de la gestion du Pari Mutuel Urbain (PMU)

-Développer et mettre en œuvre un programme de régénération des loteries avec notamment le Loto et ses dérivées qui peuvent rapidement accroître le chiffre d’affaires de cette activité .Ce secteur,s’il est informatisé,comme c’est le cas en France et au MAROC,pourrait rapporter plus que le PMU qui est aujourd’hui le jeu phare de la LONASE

Ø Toujours au cas où l’Etat du Sénégal serait décidé à exploiter au profit de toute la NATION ce secteur des jeux si plein de promesse,il devrait revoir la législation sur les casinos et s’inspirer de la France pour augmenter la part de l’Etat dans le pactole engendré par les jeux de casino, notamment dans le secteur des machines à sous. Ce sont des milliards que les exploitants engrangent dans ce secteur des casinos, ne laissant à l’Etat que des miettes, comme l’a si bien démontré Pape Samba Kane dans son ouvrage. Mais les pouvoirs publics en ont-ils la volonté ou même le désir ?

Chaque fois que j’entends parler de la privatisation de la LONASE, je suis malade car ce serait un crime et une trahison envers la Nation entière puisqu’il existe beaucoup d’alternatives à cette option. Cet article est l’ultime cri que je lance sur cette affaire de la LONASE et je souhaiterais que son écho se répercute à travers tous les médias et que ce combat soit celui de tout le peuple sénégalais. Je souhaite que tous les journalistes du Sénégal à l’instar de Pape Samba Kane et Abdou Latif Coulibaly le mènent avec conviction et persévérance, jusqu’à la victoire finale. Privatiser la LONASE c’est dangereux par ses conséquences car cela ouvrirait la voie, légalement, à la mafia internationale et à la dépravation de nos mœurs, mais ce serait aussi une manœuvre malhonnête qui mettrait entre les mains de tiers des ressources normalement dévolues à la Nation entière. Tous les pays du monde utilisent les résultats de leur Loterie d’Etat et les recettes publiques issues des Casinos et des jeux pour financer des programmes d’ordre public et social et apporter une assistance à la frange la plus démunie de la population. Pour quels intérêts l’Etat du Sénégal ramerait-il à contre courant ?

dimanche 11 septembre 2011

ABDOULAYE(S) QU'AVEZ-VOUS FAIT DE LA LONASE

ABDOULAYE(S), qu’avez-vous fait de la LONASE ?

Depuis l’année 2000, je suis devenu un partisan convaincu des Loteries d’Etat, opposé donc à toute idée de privatisation de la LONASE, notre Société Nationale de Jeux et je ne manque jamais les bonnes occasions pour le réaffirmer.

L’opportunité qui m’est offerte aujourd’hui c’est l’occurrence d’un évènement scandaleux porté à notre connaissance à l’occasion de la prise de service du nouveau Directeur Général de la LONASE, en avril 2011 : la LONASE serait privatisée au profit d’un groupe français !!!

Lorsque la clameur s’est éteinte, l’on s’est rendu compte qu’il s’est agi d’une manœuvre dolosive conduite par l’ancien DG de la LONASE, qui avait concédé, illégalement, le monopole d‘exploitation des jeux à une société créée avec la complicité d’un partenaire français.

Cet acte me rappelle un fait partiellement similaire que la LONASE a connu en 1999, lorsque son Directeur Général avait souscrit une convention avec la multinationale Lydia Ludique, pour la participation à hauteur de 10% au capital d’une société sénégalaise de jeux à qui la LONASE concéderait une partie de son monopole pour exploiter des machines à sou notamment. Cette initiative heurta la conscience des notables de OUAKAM et l’Etat y mit fin, à l’avènement de l’Alternance en 2000 et même entreprit des poursuites judiciaires à l’encontre du promoteur, après avoir recueilli l’avis du Conseil d’Etat qui a dénié à la LONASE et à ses dirigeants la compétence de subdéléguer la concession que lui a conférée l’Etat sur le monopole des Jeux au Sénégal. Pourtant le DG socialiste de l’époque avait obtenu l’autorisation préalable du Ministre des Finances et le Maire de Dakar Plateau était associé au Projet., même si effectivement sous cette forme la mesure était illégale, comme eut à le démontrer le Conseil d’Etat.

Dans la réalité des choses l’affaire « Lydia Ludique » n’a rien à voir avec cette opération de création de la Panafricaine des jeux par le Directeur Général de la LONASE, dans laquelle l’ex DG et ses amis possèdent 80% des parts, et à qui les responsables de la Société nationale ont concédé la totalité des prérogatives de l’entreprise dont ils ont la direction. C’est comme s’il n’y avait plus de LONASE, tout le monopole des jeux étant conféré à la Panafricaine des jeux. Quel intérêt l’Etat aurait-il à accepter une pareille transaction ? Monsieur Jean Jacques Grenier (serait-ce le « guinéen » si réputé ??), le gérant légal de cette structure, a-t-il procédé à un quelconque décaissement pour s’approprier de la LONASE et le cas échéant, qui est bénéficiaire de l’opération ?

Je ne m’attarderais pas sur cette situation qui, dans tous les cas, ne saurait prospérer, puisque dénuée de tout fondement juridique.

Ma préoccupation d’aujourd’hui est de connaître le vrai statut de la LONASE que l’Etat a abandonnée depuis des années à des pilleurs sans vergogne jamais inquiétés. Faisons ensemble une petite rétrospective :

1. La volonté des étrangers de prendre possession de la LONASE date des premiers jours de l’Alternance, lorsque d’Ajaccio Mr Michel Peretti fit parvenir à la LONASE une offre de partenariat pour une informatisation complète du PMU contre une concession globale sur ce produit. Le refus du Directeur Général de traiter avec ces Corses est peut-être une des raisons de son départ en Septembre 2001.

2. Au cours de ce même mois de Septembre 2001, les familles corses proches de PASQUA, déjà présentes au Cameroun, au Gabon et au Togo, créent la Sénégalaise des jeux et des Loisirs, dans laquelle des Autorités politiques du pays possédaient des intérêts patents. Sans attendre, la structure exploite dans les quartiers de Dakar les casinos populaires dénommés Fortunes’club.

La presse et la population s’indignent et les activités de la Sénégalaise des Jeux sont mises en veilleuse.

3. Dès l’année 2002 le DG de la LONASE décide de poursuivre le processus d’informatisation de la LONASE dont l’appel d’offres avait été déjà mené à termes en 2001 avec le choix du constructeur PMC.

PMC fut donc confirmé et le 03 Janvier 2003 démarrait à Dakar la mise en œuvre du PLR dont le réseau s’étendit progressivement dans toutes les régions, sauf KOLDA, entre 2003 et 2005.

Dans une interview parue dans le quotidien ACTUEL, le 23 MAI 2003, le Colonel Oumar Ndiaye, ancien DG de la LONASE, identifie précisément et dénonce les promoteurs des tentatives d’accaparement du secteur des jeux au Sénégal, initiateurs de la Sénégalaise des Jeux et des Loisirs.

4. Le DG de la LONASE annonce un bénéfice d’un milliard et demi pour l’année 2003 et égratigne au passage la gestion de ses prédécesseurs.

Le Colonel Ndiaye étonné par ses résultats flatteurs et vexé par les remarques désobligeantes du DG de la LONASE, fit des investigations pour connaître les vraies raisons de cette soudaine embellie. Ce qu’il découvrit le sidéra car le DG et son Conseil d’administration avaient modifié le cahier des charges de la LONASE, fixé par Décret, par une simple délibération faite par consultation à domicile.

C’est donc dans un rapport détaillé de sept pages que le Colonel Ndiaye demanda à la plus haute Autorité, le 05 Janvier 2004, que les dirigeants de la LONASE soient sanctionnés pour tricherie et falsification des comptes de leur société.

5. Les pouvoirs Publics, toujours sous la pression des investisseurs étrangers, déposèrent en ce mois de Janvier 2004, un projet de Loi modifiant la loi 87-23 du 18 Août 1987 portant privatisation de certaines entreprises publiques, en complétant son annexe par l’adjonction de trois nouvelles sociétés que sont le CICES, le CEREEQ et la LONASE. La LOI fut votée par l’Assemblée Nationale le 27 Janvier 2004, sous le numéro 2004-08 du 06 Février 2004.

6. En mars 2004 la sanction tombe sur le DG de la LONASE manipulateur, qui est relevé de ses fonctions. Dès le mois d’Avril 2004, son remplaçant s’engage à opérer un audit comptable et financier et un recensement du patrimoine de la LONASE.

Les travailleurs de la LONASE inquiets, s’organisent en collectif et manifestent bruyamment leur opposition à une quelconque privatisation de leur entreprise.

7. En décembre 2005, dans une déclaration faite au magazine Nouvel Horizon, le Ministre de l’Economie et des Finances précisait que : « le programme de privatisation en cours comprenait, le CICES (activités Foires) en 2006, le CEREEQ et la LONASE en 2007, et la SENELEC ». Voilà donc un échéancier bien calé.

8. En attendant, de Mars 2004 à Juillet 2OO6 les DG successifs de la LONASE, Modiène Ndiaye et Kansoubaly Ndiaye, réussissent à faire de la LONASE une société rentable, avec une trésorerie florissante excédant trois milliards de francs, dont deux sont placés judicieusement dans un compte à terme(DAT) à la Banque Islamique du Sénégal.

9. Donc au moment où le Chef de l’Etat faisait revenir Baila Wane en Juillet 2006, la LONASE était une société prospère, engagée dans un processus de privatisation enclenché depuis 2004 et dont le terme était fixé à 2007 et qui avait déjà opéré l’informatisation de la prise de paris du PMU, au niveau des points de vente PLR, sur toute l’étendue du territoire, sauf à Kolda..

10. Pourtant, en Novembre 2010, le Ministre de l’Economie et des Finances, présentant son rapport de 2009, dit à propos de la privatisation de la LONASE :

« Un Comité de pilotage a été mis en place pour la privatiser et ce Comité s’est attaché les services d’un Consultant pour l’assister et le conseiller sur les aspects juridiques.

A la suite de ses travaux le Consultant a mis à la disposition du Comité un rapport pour la mise en place d’un cadre juridique des jeux de hasard .Il a rassemblé tous les textes législatifs et réglementaires qui régissent les jeux de hasard au SENEGAL, a procédé à leur évaluation et fait des recommandations.

Mais avant toute privatisation, il reviendra à l’Etat de sécuriser l’environnement juridique en mettant en place un cadre qui puisse protéger le public et lutter contre le blanchiment d’argent.

Après les travaux du Consultant il fallait élaborer dans un premier temps un projet de loi qui devra régir les jeux de hasard après la privatisation de la LONASE, et ensuite ses décrets d’application.

Le processus devra prendre fin quand le Comité de pilotage, assisté d’un Consultant, élaborera un dossier d’appel d’offres en vue du choix d’un repreneur privé, ainsi qu’un rapport d’évaluation technique et financière de la LONASE, proposera un calendrier d’exécution de la privatisation et enfin finalisera les documents juridiques nécessaires à la clôture de l’opération de cession d’une partie des actions de la Société. ».

Sept ans pour privatiser une Société !!!

Qu’est-ce-que Abdoulaye Wade et Abdoulaye Diop ont fait de la LONASE pendant cette période ?

Entre le moment où le programme de privatisation est passé à l’Assemblée Nationale et le terme du processus prévu en 2007, la LONASE est devenue une société en bonne santé financière grâce au sérieux et à la bonne gouvernance imposée à l’entreprise par deux patriotes compétents et honnêtes, de Mars 2004 à Juillet 2006. Le résultat d’une pareille performance aurait dû être le retrait de la LONASE des sociétés à privatiser, parmi lesquelles d’ailleurs elle n’aurait jamais dû figurer.

Au pire des cas, si la LONASE devait poursuivre son processus de privatisation, sa gestion et son contrôle auraient dû être sous la supervision du Comité de pilotage mis en place pour le suivi du programme, à partir de Juillet 2006. Et, c’est à cette date qu’il aurait fallu effacer la créance de Vingt Deux milliards que possédait l’Etat sur la LONASE depuis plus d’une décennie, au lieu de le faire en Mai 2007 au moment où la Société était de nouveau à la dérive.

A la dérive, était à nouveau la LONASE lorsque le 17 Mai 2007 son Assemblée Générale Extraordinaire prit la résolution d’augmenter les capitaux propres de la Société par incorporation des dettes fiscales envers l’Etat, au 31 Décembre 2006, à l’arrêt des comptes.

Qu’est-ce qui s’est passé à partir du 15 Juillet 2006, date du retour en fonction de Baila Wane en qualité de DIRECTEUR GENERAL de la LONASE ?

11. D’abord il faut signaler que le 20 Juillet 2006 a été signé un avenant au contrat PMC -LONASE no SEN 2002 - 172 du 26 Juillet 2002 portant marché « GENERALISATION DU SYSTEME INFORMATISE DE GESTION ET D’EXPLOITATION DES PARIS DU PMU ».

En quittant la Lonase en septembre 2001, le Colonel Oumar Ndiaye avait terminé le processus d’appel d’offres pour l’informatisation de la gestion et de l’exploitation des paris du PMU, et PMC l’avait emporté ; dans le cahier des charges les techniciens avaient travaillé avec la Sonatel pour le choix des solutions de liaisons les plus fiables avec des lignes spécialisées. Tout le pays devait être couvert et, en dehors des agences de la Lonase, tous les points de ventes PLR et ALR devaient être gérés de façon privée par des vendeurs agréés, dans des structures aménagées sous leur responsabilité et à leurs frais, suivant des spécifications techniques définies par la Lonase, contre une commission de 10 %, au lieu des 7 % pratiqués à l’époque. En un mot, une fois que le système est mis en place, la Lonase n’avait plus à acheter ou à installer à ses frais des kiosques pour n’importe quelle activité.

Donc à partir du 20 Juillet 2006 tout le système de gestion et d’exploitation des paris du PMU était informatisé, ou en train de l’être, PMC ayant à fournir les bobines thermiques et l’ensemble des kits, suivant des clauses définies dans le cahier des charges et à des prix préalablement fixés dans le contrat liant PMC à la LONASE.

Il ne restait plus alors qu’à dérouler et à perfectionner le système, suivant les problèmes et les difficultés rencontrés au cours des protocoles.

12. . QU’EST-CE QUI S’EST PASSE A PARTIR DU 15 JUILLET 2006 ??

Pour mon propos je vais puiser mes informations dans deux documents bien connus, le livre du Journaliste Abdou Latif Coulibaly « Loterie Nationale Sénégalaise, Chronique d’un pillage organisé », édité en Juillet 2007 et le Rapport Final d’Avril 2011 produit par Global Management Services, sur la gestion 2009 de la LONASE, commandité par l’ARMP.

Globalement, je vais partir du postulat que le retour de Baila Wane, correspond à une décision délibérée d’enrichissement illégal de certaines personnes physiques ou morales, choisies par la plus haute Autorité, avec le consentement complice du Ministre de l’Economie et des Finances. Voici les raisons de cette conviction :

Un peu avant le retour de Baila Wane, apparut à la LONASE, un TOUBAB, conduit par un chauffeur militaire, dans un véhicule du parc administratif de la Présidence de la République. Il circule en ville, loue une maison et crée une Société de droit Sénégalais, dénommé High Tech Africa. sarl. Il se présente aussi comme le Directeur d’une Société ayant son siège dans un centre d’affaires de l’Avenue de la Grande Armée à Paris, NSX Informatique, mais dont en réalité il apparaît comme le liquidateur officiel, dans les fiches de renseignements commerciaux. Il y vendait au détail du matériel et des équipements informatiques. Qu’était-il venu faire au Sénégal et notamment à Dakar ? Il a confié à certaines personnes dont il cherchait la confiance, que le Président lui confierait la Gestion de la Lonase mais qu’il allait faire revenir Baila Wane pour cette mission.

Ø En mai 2007, lorsque Baila Wane a comparu devant son conseil d’administration pour justifier les retraits de Deux milliards du DAT de la BIS vers un compte qu’il a ouvert , à l’insu des services financiers et comptables de la Lonase, dans les livres de INTERNATIONAL COMMERCIAL BANK SENEGAL, récemment installée à Dakar, il a requis la confidentialité absolue pour avouer en substance : j’avais reçu la mission de financer la campagne électorale du Président et celle des libéraux aux législatives et les fonds ont été virés à cet effet à qui de droit.

Ø Dans tous les cas, deux semaines après le retour de Baila Wane, le TOUBAB signe un contrat sous le nom de Paul Benichou, qui lui délègue presque tous les pouvoirs de gestion à la Lonase, et Baila Wane commence à virer des fonds dans ce fameux compte d’ICB Sénégal, en direction des élections de mai 2007.

Ø De Septembre 2006 à nos jours, la Lonase n’a pas versé un sou dans les caisses de l’Etat, ni la redevance de 10 % du chiffre d’affaires, ni le droit de timbre de 3 %, ni les retenues sur salaires précomptées sur les émoluments des personnels, ni la TVA à précompter sur les factures des fournisseurs, au moins 250 millions par mois en temps de prospérité.

Ces faits incontestables constituent la preuve évidente que l’Etat, une fois qu’il a inscrit la Lonase dans son programme de privatisation, l’a délibérément soustraite de sa tutelle pour l’offrir en usufruit au Parti Démocratique Sénégalais et à son Secrétaire Général.

13. Voilà donc nos deux acteurs en place, à partit du 1er Août 2006. et ils vont se donner tous les pouvoirs et tous les moyens pour remplir leur mission secrète, l’un de façon institutionnelle, et l’autre par une convention que lui attribue Baila Wane par des contrats successifs lui conférant la Maitrise d’ouvrage déléguée sur l’ensemble des procédures d’acquisition de biens et de prestations , pour la modernisation de la Lonase. Tout un programme.

13.1. En sa double qualité de Consultant, maitre d’ouvrage délégué et de gérant de sociétés prestataires de service, Paul Bénichou va encaisser plus de cinq cents millions de francs CFA de rémunération pour la seule année 2006. Mais il va participer à la réflexion pour développer de nouveaux produits et augmenter ses gains. C’est ainsi que la Lonase démarre le 2 Novembre 2006, en partenariat avec le groupe Game Marketing Services et sa société sénégalaise Madéli, un jeu télévisé de grattage dénommé Jackpot.Tv. Le partenariat a été scellé bizarrement par un accord cadre d’Avril 2006, confirmé au retour de Baila, le 9 Août 2006 et un contrat de consulting signé le 1er Février 2007, entre le Directeur Général de la LONASE et Mr Yves Hémard, Directeur de GMS. On se souvient qu’en Avril 2004 les travailleurs de la Lonase accusaient déjà Mr Hémard d’être un « corse » qui voulait prendre les commandes de la Société. Il n’était donc pas en terrain inconnu.

Ce jeu eut beaucoup de succès dans sa première année de mise en œuvre où elle rapporta Quatre milliards de Chiffre d’affaires, mais il fut brutalement arrêté vers octobre-novembre 2008, alors que la cagnotte du Jackpot avait déjà dépassé Trois cents millions.et faisait courir un grand risque à la Lonase en cas de tirage gagnant.

Malheureusement ce partenariat se termina au tribunal pour Cent soixante dix huit millions de créances de Game et Médali, longtemps impayées par la LONASE.

Le 07 juillet 2008, le Maitre d’ouvrage délégué monte une affaire avec un Libanais (HALIM ?) disposant de matériels du système EDITEC, pour ramener le LOTO au Sénégal, avec des machines récupérées probablement sur la Française des Jeux. Mais ce n’était qu’un prétexte, l’objectif final étant de prendre possession du PMU, alors totalement géré par le système mis en place par PMC, l’autre constructeur de matériels informatiques. L’expérience dura le temps de se familiariser avec le matériel EDITEC ( le même que celui utilisé par les « Corses » au Cameroun et au Togo) et de créer des problèmes à PMC, en suspendant les remboursements de ses factures mensuelles.

En attendant que le fruit mûrisse, Paul Bénichou supervisa l’achat de 1050 kiosques et leur habillage pour environ un milliard et demi de nos francs.

Ensuite, ce qui devait arriver, arriva et PMC suspendit ses prestations, bloquant ainsi les prises de paris ALR et PLR du Pari Mutuel Urbain, pour défaut de paiement des redevances qui lui sont dues ( l’affaire est aujourdhui devant la Cour Arbitrale).

Mais la LONASE de Paul Bénouchi était prête pour reprendre, sans délai, sous matériels EDITEC, la gestion du pari mutuel urbain, la société High Tech Africa de Bénouchi, fournissant les kits de liaisons informatiques et la société libanaise TBG (Trust Brokerage Group ), liée à EDITEC, disposant du contrat de prestataire à qui sera versé une redevance de 4,5% du chiffre d’affaires de la LONASE( jusqu’à 40 milliards de C.A ), la SUARL KO Company de Mr Omar Wane, le frère de Baila étant chargée de la maintenance des kiosques et de la fourniture des bobines thermiques ALR et PLR.

En 2009, selon le rapport cité en référence, ces trois sociétés ont signé des contrats supérieurs à 1,5 milliards de francs CFA, et au passage Bénichou recevra tous les mois des honoraires de 41,3 millions de francs, Omar Wane 18 millions, TBG et EDITEC ramassant une redevance de 130 millions par mois. Sans compter les énormes profits réalisés sur les bobines thermiques cédées à la LONASE à sept fois son prix normal !!!

En 2007, Baila Wane a signé, avec CODE Africa, une société dont le siège est en Suisse et appartenant à Oumou Wane Mahé, une de ses cousines de la Diaspora, un partenariat de sponsoring d’un jeu diffusé à la télévision nationale,à travers deux contrats d’une valeur globale de 65O millions de francs CFA, et à partir de 2008, un contrat annuel de 250.000 Euros, valable de 2008 à 2010, avec une majoration de 15 % par an, à compter de 2009. Soit plus d’un milliard deux cent millions de 2007 à 2010.

13.2. Le contrat avec CODE Africa permet de faire la liaison entre les activités des duettistes de la gestion de la Lonase, ne sachant si le MOD venu de France a inspiré l’initiative venue de Suisse. Par contre, on peut imputer à Baila tout ce qui est lié à l’immobilier :

Ø La première opération faite par Baila fut l’achat d’un immeuble qui, selon les estimations de Latif, vaut 350 millions, au prix incroyable d’un milliard cent millions

Ø Mais l’immeuble n’était qu’ébauché et ne pouvait servir à aucun usage, même s’il fut pompeusement réceptionné le 29 mars 2007 Le DG de la Lonase engage alors des travaux d’aménagement dont il confie le suivi à une entreprise dénommée Entreprise Darou Mouhty ( EDM ) dont le Directeur n’est autre que l’époux de sa propre sœur, le sieur Mathurin Ndiaye. Plusieurs contrats et conventions de Maitre d’ouvrage délégué, et /ou de suivi et de réalisation de travaux, sont signés, de janvier 2008 à 2009, qui globalement ont rapporté à son bénéficiaire plus de 655 millions de francs et 36 millions à son architecte Mansour Diène.

Ø Les travaux d’aménagement proprement dits ont été confiés à Sahel Group, ,toujours sous la supervision d'EDM. Estimés d’abord à un peu plus d’un milliard vingt cinq millions, ils ont été réévalués à un peu plus de Un milliard trois cent cinq millions. En 2009, plus de 644millions ont été payés sur ses prévisions.

On peut donc dire qu’un immeuble de quatre étages, non fonctionnel au moment des faits en 2009, aurait coûté presque deux milliards et demi, alors qu’il ressemblait encore à un clapier.

13.3. Après avoir satisfait leurs propres ambitions et leurs propres intérêts, les duettistes devaient récompenser leurs amis du régime. Ainsi, de la Présidence au Sénat, en passant par l’Assemblée Nationale, il fallait offrir des contrats bien rémunérés aux épouses, aux enfants, aux amis et même aux griots et griottes de la Nomenklatura libérale. Des personnels de l’Etat viennent récupérer leurs mandats mensuels, notamment des militants de Saint-Louis, des agents de la Sécurité de la Présidence, des souteneurs de BMW. Des véhicules de service sont mis à la disposition de personnes privées avec chauffeur et carburant, des locaux sont loués pour abriter des bureaux étrangers à la Lonase. Bref c’est tout sauf une société nationale.

Pendant cette longue période de cinq ans l’Etat du Sénégal n’a reçu aucun versement de la LONASE et aucun service de l’Etat, notamment la Tutelle n’a pris aucune disposition pour mettre fin à cette ahurissante situation de pillage et de gabegies et personne ne pourra se cacher derrière l’ignorance pour se trouver une excuse.

Mais qui est donc PAUL BENICHOU, cet ami du PRESIDENT à qui il a livré la LONASE et quel service a-t-il pu lui rendre pour mériter un tel cadeau ?

En fin de compte la LONASE a trouvé « ses Corses », qui ont pris l’aspect de bons « parisiens » et de bons « sénégalais ».

ABDOULAYE(S), arrêtez le massacre !!

Maintenant que les comptes de la Société sont à peu prés présentables avec l’incorporation de la créance fiscale de l’Etat, même si les dettes s’y sont accumulées, depuis 2007, arrêtez ce programme de privatisation qui n’était qu’une mascarade pour cacher les détournements opérés au profit du PDS et de ses cadres les plus illustres et mettez en œuvre les réformes les plus appropriées pour l’exploitation du monopole des jeux par une structure publique gérée au profit exclusif des intérêts de la Nation, par des dirigeants apolitiques, intègres et compétents..

C’est uniquement là que se trouve votre DEVOIR.

Le travail de réhabilitation de la Société Nationale des jeux sera très difficile et très long tellement les blessures qui lui ont été infligées sont importantes : la LONASE a perdu toute crédibilité au près de ses partenaires traditionnels comme l’AILE, l’AALE, la zone de la « Masse Commune », les parieurs roulés dans la farine à longueur d’année, les vendeurs et autres prestataires encore créanciers impayés, les fournisseurs comme PMC, les partenaires comme PMU France et EQUIDIA, sa chaine hippique, la Française des Jeux etc...Seuls les travailleurs y ont trouvé leurs comptes !!

La nouvelle équipe en place depuis Avril 2011 se débat avec pugnacité pour remettre en marche cette structure qui n'avait plus de repères, mais la tâche semble ardue car ceux qui profitaient des largesses de la société, surtout en terme de contrats spéciaux, ne se laisseront pas facilement priver de ces revenus supplémentaires qui permettaient de mener une vie assez agréable sans trop de fatigue. Pour un homme politiquement engagé la pression des ténors du parti risque d'être pesante.

Mais l’espoir est permis car la volonté de bien faire existe et si le cadre idoine est créé, cette équipe de « managers » compétents et déterminés peut rapidement donner des satisfactions.D'ailleurs elle a déjà à son actif le paiement régulier des salaires, à terme échu, le versement des commissions aux vendeurs, le règlement des tickets gagnants et un début de remboursement des nombreuses créances des fournisseurs et des prestataires de services, longtemps gelées par défaut de trésorerie. Elle travaille aussi à l'amélioration de son réseau mais elle aura beaucoup de mal à retrouver toute sa clientèle et la qualité des services offerts aux parieurs, du fait de la détérioration des relations de la LONASE avec ses partenaires privilégiés qui lui fournissaient des images et des données techniques

. Le secteur des jeux bien réorganisé peut rapporter des centaines de milliards à l’ Etat du Sénégal. Je vous en prie, soyez de vrais patriotes, renoncez à la privatisation de la LONASE et aidez les nouveaux dirigeants dans cette phase ardue de redressement !!