lundi 20 juin 2011

Le Sénégal en transition

Le Sénégal, un pays en transition.
(Cette contribution est celle d'un ami dont je partage les idées)

Je voudrais suggérer dans cette contribution qu’il y a des changements que la société sénégalaise est en train de vivre, qui ne font pas de bruit et qui ne tapent pas à l’œil, qui ne sont pas télévisés, mais qui ont des conséquences profondes sur le devenir des Sénégalais, et à mon avis, ce sont des changements de cette nature qui méritent l’attention des Sénégalais.. Ces changements sont des forces silencieuses enclenchées depuis plusieurs décennies dont la survenue et les conséquences se manifestent déjà et vont s’étendre sur plusieurs décennies. Ces forces impriment des tendances lourdes aux évolutions possibles de notre société et appellent de profondes réflexions sur les innovations institutionnelles qu’il faudrait mettre en place pour faire face aux défis qui leurs sont associés et saisir les opportunités qu’elles ouvrent pour un mieux-être des Sénégalais.

Dans la suite de cette contribution, je vais suggérer que nous sommes des Sénégalais en transition : je vais schématiser ces transitions sociales pour susciter des réflexions des Sénégalais sur comment ils vivent ces changements. Sans aucune prétention d’exhaustivité, je vais ensuite suggérer des implications économiques, sociales et politiques de ces transitions sociales. Je vais terminer par des questions liées aux implications associées aux transitions sociales que vivent les Sénégalais dont l’intention est de fournir une trame de lecture des programmes, intentions, discours et conversations de nos acteurs politiques.

Des Sénégalais en transition

Nous sommes devenus des urbains. En 1960, nous n’étions juste que 3 millions de Sénégalais : près de 80% des Sénégalais vivaient dans les zones rurales à cette date. Cinquante ans après, nous comptons environ 12 millions de Sénégalais, dont près de la moitié vit dans les zones urbaines : il y a deux fois plus de Sénégalais qui vivent actuellement dans les villes qu’il n’y avait de Sénégalais en 1960. Dans cinquante ans, au centième anniversaire de l’indépendance du Sénégal, notre pays va compter environ 25 millions de Sénégalais et près de 3 Sénégalais sur 4 vivront vraisemblablement dans les villes. Ces changements quantitatifs qui sont les plus apparents et les plus aisés à décrire par nos systèmes statistiques sont associés à des changements qualitatifs des modes de reproduction sociale qui sont plus discrets mais ayant des conséquences profondes sur le devenir de la société sénégalaise.

La famille sénégalaise a dramatiquement changé durant ces cinq dernières décennies. En 1960, les attentes de notre société pour une femme sénégalaise âgée de 15 ans étaient de se marier dans les cinq prochaines années, d’avoir sept à huit enfants au cours de ses trente années à venir, et de subir l’autorité de son mari. Son statut et sa réussite sociale étaient appréciés sous trois dimensions que sont : le mariage, la durée de ce mariage et la procréation. C’étaient là les attentes de la société rurale que nous étions en 1960 pour nos jeunes femmes. Aujourd’hui, dans la société urbaine que nous sommes devenus, nos attentes pour une femme sénégalaise âgée de 15 ans sont de finir sa formation secondaire, d’acquérir une formation universitaire ou professionnelle, de trouver un emploi bien rémunérateur, et de se marier après avoir sécurisé les moyens de son indépendance. Rares sont les jeunes filles sénégalaises d’aujourd’hui qui envisagent d’avoir sept à huit enfants comme cette jeune sénégalaise rurale de 1960 ; elles rêvent plutôt de deux à trois enfants et de l’indépendance et de la sécurité qu’offre un emploi rémunérateur. La récente loi sur la parité est portée par cette Nouvelle Sénégalaise.

Le système d’éducation de nos enfants a dramatiquement changé durant ces cinq dernières décennies. En 1960, l’enfant sénégalais était éduqué dans le sérail de la famille élargie, dans le champ de mil familial, le troupeau de bœufs ou l’atelier de cordonnier de la famille. Du point de vue de leur éducation, un jeune sénégalais de Tambacounda était aussi différent qu’un jeune de St Louis, que les jeunes sénégalais d’aujourd’hui sont différents des jeunes chinois. Aujourd’hui que les jeunes sénégalais reçoivent une bonne partie de leur éducation à travers l’école, la radio, la télévision, et l’internet, en plus de la famille, ces systèmes de transfert de connaissances et d’information sont entrain de façonner un Nouveau Sénégalais. Un Nouveau Sénégalais qui est plus indépendant des pesanteurs et de la mémoire du passé.

Oui, nous sommes des Sénégalais en Transition. Les changements que je viens de schématiser ci-haut sont des changements traceurs de transitions sociales profondes qui sont entrain de moudre une nouvelle société sénégalaise. L’urbanisation est entrain de transformer dramatiquement les modes de vie et l’environnement où vivent les Sénégalais. Une autre forme de transition qui est aussi associée à l’urbanisation, la transition démographique, est en train de transformer l’unité familiale et les modes de reproduction de la société sénégalaise. Enfin, notre système d’éducation et notre connexion à des systèmes globaux de transferts de connaissances et d’informations sont en train de nous installer au cœur de la révolution des nouvelles technologies de l’information et des processus de mondialisation.

Ces transitions sont en train de transformer comment nous produisons, comment nous consommons, comment nous interagissons entre nous, comment nous éduquons nos enfants, comment nous appréhendons notre passé et les évènements de notre quotidien, comment nous formons nos jugements, comment nous envisageons notre futur, et quelles dispositions nous prenons pour notre avenir et celui de nos enfants. Ces changements ont des implications économiques, sociales, et politiques importantes qui, si elles étaient appréhendées à leur juste valeur, ramèneraient l’alternance politique de l’année 2000 à la dimension d’un fait divers.




Implications économiques.

Les transitions sociales résumées ci-dessus ont des implications importantes pour l’économie du Sénégal. Des implications sur la qualité de la main-d’œuvre et la propension à épargner sont résumées ci-dessous à titre illustratif. Le choix sur ces dimensions n’est par fortuit : la qualité de la main d’œuvre et la propension à épargner sont des paramètres fondamentaux d’une économie qui ont des associations étroites avec les structures prédominantes d’une société.

Les transitions sociales que nous vivons vont transformer le marché du travail au Sénégal. Tenez ! Cette jeune sénégalaise urbaine de 15 ans d’aujourd’hui qui envisage de finir sa formation secondaire, d’acquérir une formation universitaire, et de trouver un emploi bien rémunérateur. Ayant cet emploi, elle aura son compte en banque, contribuera aux revenus familiaux avec un mari aussi instruit. Au lieu de huit enfants, ils auront entre deux ou trois enfants qui fréquenteront les mêmes écoles qu’ils ont fréquentées. Ses enfants trouveront une bibliothèque à la maison et des parents aussi, sinon plus, instruits que leurs maîtres d’école ou leurs professeurs, qui vont aussi participer à leur instruction à la maison. En plus, leurs parents auront une plus grande capacité d’acquérir des matériels et équipements pour soutenir leur instruction. Toutes ces générations de Sénégalais, semblables à cette jeune sénégalaise urbaine, vont élever de Nouveaux Sénégalais bien instruits qui, lorsqu’ils vont entrer dans le marché du travail, constitueront la première tranche d’un cadeau offert à l’économie sénégalaise par les transitions sociales à travers le marché du travail : un capital humain amélioré.

Les transitions sociales vont aussi transformer les marchés financiers au Sénégal. En effet, la deuxième tranche du cadeau offert à l’économie sénégalaise par les transitions sociales va transiter par les marchés financiers. Cette jeune sénégalaise urbaine et son mari, pour financer leur maison, leurs voitures, leur retraite qui va être plus longue qu’aujourd’hui en raison de l’amélioration des conditions sanitaires, et les études supérieures de leurs deux ou trois enfants, devront épargner. En d’autres termes, les Sénégalais auront une propension à épargner de plus en plus élevée en conséquence des transitions sociales que nous sommes en train de vivre qui va résulter au niveau macroéconomique en une réduction du coût de l’argent. Si une part de plus en plus importante parmi ces nouveaux Sénégalais devient plus entreprenante, la réduction du coût de l’argent se traduirait par une augmentation de l’investissement interne.


Implications sociales.

Les transitions sociales que nous vivons vont se traduire par une vulnérabilité grandissante. L’urbanisation va s’accompagner par une vulnérabilité grandissante qui serait associée au déphasage entre une érosion des systèmes traditionnels de solidarité de la société rurale que nous étions il y a cinquante ans et la mise en place de systèmes de solidarité plus adaptés à la société urbaine que nous sommes en train de devenir. Les pressions de temps, la distance et les nouveaux moyens d’échange et d’information associées à la vie urbaine ne sont pas en faveur des interactions interpersonnelles, des échanges émotionnels et des mécanismes de contrôle social qui étaient le ciment des systèmes traditionnels de solidarité de la société rurale que nous étions. Cette vulnérabilité grandissante se manifeste déjà dans la multiplication des associations de ressortissants de tel ou tel autre village, ou telle ou telle autre contrée. Elle se manifeste aussi dans la multiplication des associations socioculturelles des quartiers urbains. Faute de fournir des manteaux protecteurs contre la diversité des risques sociaux auxquels sont confrontés les urbains que nous sommes devenus, ces associations deviennent souvent des véhicules de violences et d’extériorations de nos frustrations dans un nouvel environnement urbain où peu d’autres connaissent votre nom. Ainsi, il sera nécessaire de mettre en place de nouvelles institutions pour minimiser les risques sociaux associés aux transitions sociales que nous sommes entrain de vivre.

Les transitions sociales vont exacerber la demande sociale dans le domaine de la santé. Les changements de mode de vie et d’environnement et des niveaux de fécondité associés à l’urbanisation et la transition démographique sont en train de précipiter la population sénégalaise dans une transition sanitaire. Le Sénégal aura à faire face à un double fardeau épidémiologique. Alors que les franges rurales et les plus pauvres de la population feront toujours face au fardeau des maladies infectieuses et transmissibles ; les sections urbaines et plus aisées, dont le poids politique sera augmenté par l’urbanisation, feront face à un fardeau épidémiologique dominé par les maladies cardio-vasculaires et non-transmissibles. A l’instar des organisations de retraités qui ont mis la pression sur les autorités au cours des dernières années pour bénéficier du plan sésame, les sections urbaines et plus aisées de la population qui vont faire face à des coûts de plus en plus élevés des soins de santé vont exercer des pressions politiques pour une meilleure couverture sanitaire : le ministère chargé de la santé ne parle-t-il pas déjà de façon étonnée de la prise en charge des soins coûteux ! En effet, le double fardeau épidémiologique a commencé par se traduire par de fortes tensions des priorités sanitaires où la solution se trouve dans la mise en commun des risques au lieu de fragmenter les instruments d’intervention ciblés sur une maladie ou sur une catégorie de la population aux risques élevés !

Les transitions sociales vont exacerber aussi les pressions sociales dans le domaine de l’éducation. Bien que notre société aille vers l’avant dans la transition démographique, les cohortes de jeunes Sénégalais qui vont frapper aux portes de l’école vont continuer à augmenter en conséquence du momentum démographique. Ces jeunes Sénégalais seront les enfants de Sénégalais dont la majorité sont instruits et urbains qui, par conséquent, auront des demandes et attentes plus élevées et plus sophistiquées par rapport à l’instruction de leurs enfants. Les organisations publiques et les entreprises privées auront besoin d’une main d’œuvre de qualité en réponse aux adaptations aux nouvelles technologies et à la globalisation. En d’autres termes, les pressions pour multiplier la quantité et la qualité de l’offre scolaire vont augmenter dans notre pays.

Rares sont les sphères de notre vie qui seront immunes aux transitions sociales. En plus des changements des fondamentaux de l’économie et de la demande sociale dans les secteurs sanitaires et éducatifs, l’urbanisation va se traduire par des pressions grandissantes pour adapter les systèmes de transport et de communication, les voies et réseaux divers, les systèmes d’alimentation en eau, d’évacuation des eaux usées et d’assainissement, et les systèmes de sécurité urbaine. Toutes ces pressions vont se traduire par des attentes et des demandes plus sophistiquées dans un champ politique où les citoyens urbains sont radicalement différents des citoyens ruraux des années d’indépendance.


Implications politiques.

En conséquence des transitions sociales que nous sommes en train de vivre, les bases de légitimation du pouvoir et des hiérarchies politiques vont changer. Si vous minez aujourd’hui la bénédiction de vos aïeux et pensez que celle-ci pourrait continuer à servir de base à votre statut social, économique et politique et à celui de vos enfants et petits enfants, vous vous trompez ! C’est là tout le symbole de la résistance des Sénégalais face à l’intention de dévolution du pouvoir du président Abdoulaye Wade à son fils : ce ne sont pas uniquement les Wade qui sont les seuls concernés !

Bien sûr que les Sénégalais vont continuer à être des Mourides, des Tidjanes, ou membres d’autres confréries : mais ils seront des nouveaux Mourides et des nouveaux Tidjanes aussi instruits et connaissant le Coran autant que les enfants du Khalife Général. Ainsi, dans le Sénégal en transition, l’ascendance religieuse et les connaissances religieuses vont être de moins en moins une base de légitimation du pouvoir. Le fait communautariste pourrait s’exacerber, mais il est invraisemblable qu’il va garder les configurations sociologiques et politiques d’aujourd’hui.
De plus en plus on va se trouver dans des schémas d’appartenance sectaire plus ou moins éloignés de la religion traditionnelle, où le groupe va tirer sa force de sa capacité de mobilisation et de lobbying, autour d’un gourou charismatique.

Les contours de la vie associative que nous avons connue au cours des dernières décennies sont sous agression par la mondialisation et la globalisation. Certes la vie associative va continuer à être importante, mais elle aura de nouvelles bases en conséquence du développement des moyens de communication, du niveau d’instruction de nos enfants, de la mobilité géographique, et de la participation des Sénégalais dans des processus de production transnationales à partir de leur résidence sur la Petite Côte ou la Grande Côte. Les anciens émigrés d’Italie, les anciens émigrés de France, les anciens émigrés d’Espagne, les anciens émigrés des Etats-Unis, etc. : de telles associations vont cohabiter avec les associations socioculturelles des quartiers et les syndicats que nous connaissons aujourd’hui. Investis dans les systèmes de sécurité sociale de leurs anciens pays d’émigration, les associations d’anciens émigrés et leurs enfants n’auront pas les mêmes intérêts que les Sénégalais qui n’auraient jamais quitté le pays. De la même façon que nos syndicats actuels se sont taillés un parasol de protection sociale avec les réformes sociales de 1975 et ont laissé en rade les autres catégories de la population employées dans les secteurs ruraux et informels, les tensions vont s’exacerber entre les solidarités locales et la solidarité nationale.

Nos partis politiques qui croulent sous la dictature de leur fondateur ne survivront pas les prochaines 20 années. Avec le niveau d’instruction des Nouveaux Sénégalais, leur mobilité et leur connexion au monde, il sera difficile de tenir des membres d’un parti sous une idéologie quelconque, une allégeance ou une hiérarchie quelconque pendant longtemps. Les partis politiques risquent d’avoir des durées de vie relativement courtes. Les phénomènes actuels de transhumance politique et de coalitions politiques éphémères ne sont-ils pas déjà les signes précurseurs de telles mutations politiques !




Dix questions pour coloniser notre futur :

Comment les Sénégalais vont utiliser le cadeau offert à l’économie et comment ils vont faire face à l’érosion des systèmes traditionnels de solidarité, à la demande sociale dans les systèmes sanitaires et éducatifs, et aux pressions politiques associées aux transitions sociales de la société sénégalaise va dépendre des institutions que les Sénégalais vont mettre en place au cours des prochaines décennies : bien sûr que les infrastructures physiques sont importantes pour réduire les coûts des transactions pour les acteurs économiques, mais le plus important reste les institutions que les Sénégalais vont mettre en place pour s’adapter aux transitions sociales qu’ils sont en train de vivre. Ainsi, confrontés en tant que société à des changements aussi profonds, les Sénégalais ne peuvent pas se payer le luxe de ne pas demander plus de clarté stratégique aux conversations politiques, aux acteurs politiques, et acteurs de la société civile.

Puisque nos acteurs politiques prétendent diriger notre pays demain, décider des règles qui vont définir comment nous allons vivre ensemble, décider des priorités de ce pays, et décider de l’allocation de nos ressources collectives, les Sénégalais s’attendent à des réponses claires à des questions ayant trait à leur devenir collectif. A la lumière du regard sur les transitions sociales qui transforment la société sénégalaise et de leurs implications économiques, sociales et politiques présentées ci-dessous, je voudrais suggérer une dizaine de questions, à l’endroit de nos acteurs politiques, qui me semblent importantes pour le devenir collectif des Sénégalais :

Domaine économique :
1. Comment envisagez-vous l’intervention de l’Etat dans l’économie pour traduire en une croissance économique soutenue le cadeau qui serait offert à l’économie sénégalaise par les transitions sociales que les Sénégalais sont en train de vivre actuellement?

2. Quelles innovations institutionnelles allez-vous mettre en place pour transformer les opportunités associées aux transitions sociales en piliers de la croissance économique et de l’éradication de la pauvreté? Comment faire bénéficier à la majorité des Sénégalais des gains et des richesses qui seraient créés par le cadeau alors offert à l’économie par les transitions sociales?

3. Quelles innovations allez-vous apporter dans les institutions financières pour répondre aux besoins des Nouveaux Sénégalais qui sont en train d’émerger en conséquence des transitions sociales ?


Domaine social :
4. Comment envisagez-vous l’intervention de l’Etat dans la santé pour faire face aux tensions de priorités liées à la transition sanitaire ? Quel est votre projet de système de santé face aux enjeux associés aux transitions démographiques et épidémiologiques qui transforment la société sénégalaise ?

5. Comment envisagez-vous l’intervention de l’Etat dans l’éducation pour faire face aux tensions culturelles liées à la mondialisation? Quel est votre projet d’école sénégalaise face aux enjeux associés aux transitions sociales que traverse la société sénégalaise ?

6. Comment envisagez-vous l’amélioration du cadre de vie de millions de Sénégalais qui vont vivre dans nos grandes villes et villes secondaires ? Quel avenir envisagez-vous pour le village sénégalais face aux transitions sociales que traverse la société sénégalaise ?

Domaine politique :
7. Comment envisagez-vous le partage du pouvoir dans le système politique face aux Sénégalais exigeants qui émergent en conséquence des transitions sociales que traverse la société sénégalaise ? Le cumul des mandats (Ministre-maire, député-maire, député-président de conseil régional, député-président de conseil rural, etc.) devrait-il être maintenu ou aboli au Sénégal ?

8. Comment envisagez-vous l’organisation administrative et territoriale du Sénégal dans un pays qui sera urbain dans les prochaines décennies? Comment envisagez-vous le choix des membres des organes délibérants de la collectivité nationale et des collectivités décentralisées, des exécutifs aux niveaux central et décentralisé?

9. Comment envisagez-vous l’organisation des partis politiques face aux Sénégalais exigeants qui émergent en conséquence des transitions sociales que traverse la société sénégalaise ?

10. Comment envisagez-vous le choix des juges de nos tribunaux face aux transitions sociales que traverse la société sénégalaise ? Devraient-ils être élus ou nommés ?

Je ne pense pas que le reflexe que nous avons nourri durant toutes les cinq dernières décennies à copier les institutions françaises pour faire face à nos problèmes sociaux et politiques serait utile pour répondre à ces questions : ce reflexe pourrait même être dangereux ! Cependant, à la lumière de l’histoire et des changements institutionnels qu’ont connus des sociétés ayant vécu des transitions sociales similaires à celles que nous sommes en train de vivre, je suis persuadé qu’il nous faudra (i) des innovations institutionnelles portées par des entrepreneurs politiques au sens éthique élevé et (ii) une nouvelle citoyenneté fondée sur la pleine réalisation de la triade des droits civils, des droits politiques dé aussi qu’aux prochaines élections, que beaucoup de ces Nouveaux Sénégalais en transition vont voter sur la base de la perception qu’ils ont du sens de l’éthique des dirigeants politiques, de leurs discours sur les droits civils, les droits politiques et les droits sociaux, et de leurs réponses aux questions ci-dessus.

1 commentaire:

Unknown a dit…

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